Les femmes ont du mal à utiliser l’internet mobile, c’est un fait largement établi, mais qui tend à être de plus en plus démenti, réduisant l’écart un peu plus chaque année.
Les données ont été communiquées par la GSMA, association qui regroupe des opérateurs comme des constructeurs des télécoms, lors de la journée célébrant les droits des femmes à travers le monde, avant la publication d’un rapport plus complet dans le courant du mois de mai prochain.
Si un écart existe toujours dans la fréquence comme les modes de consultation de l’internet mobile par les hommes et les femmes, il se réduit de plus en plus.
Cet usage majoritairement masculin est sociétal et surtout remarquable au sein des pays où la parité n’est pas une priorité, à faibles revenus ou bien encore intermédiaires (PRFI) avec, ce qui n’est pas un facteur à négliger, les conséquences particulièrement importantes du COVID.
La crise sanitaire y a en effet eu plus de conséquences dommageables sur le statut des femmes et leur accès aux nouvelles technologies ; conséquences qui se sont échelonnées sur deux années et qui à terme ont été matérialisées par un écart de 19% réduit à 15% à ce jour entre les hommes et les femmes.
Des progrès sont cependant à faire et l’usage d’un smartphone reste encore typiquement masculin.
D’autant que des différences sont également présentes au niveau géopolitique, puisque certains pays restent encore hermétiques à cet usage : soit par manque de moyens de leur population, soit par des problèmes liés au déploiement des infrastructures.
Prix élevés, manque de cohérence dans le déploiement parfois dans ces pays au PIB faible, mais l’envie est bien là à chaque point du globe.
L’Asie et l’Afrique au coeur des préoccupations comme des actions à engager.
D’un point de vue général et pour résumer :
- En Asie du Sud, l’écart est encore de 31% en 2023 malgré 10 points de moins en un an ;
- Ecart également important en Afrique subsaharienne avec 36% en 2022 contre 32% en 2023 d’après les chiffres communiqués. Alors certes le recul est de 4 point sur 12 mois, mais le taux d’utilisation revient à peine à celui qui était relevé en 2017, ce qui démontre l’impact qu’a eu le COVID sur l’évolution des usages non pas du fait de l’augmentation des femmes utilisant l’internet mobile mais par une déclive des chiffres relatifs aux usages masculins.
L’évolution est donc lente et il est important d’observer l’évolution des chiffres sur les prochaines années avec deux hypothèses :
- soit on assiste à un véritable changement des usages des femmes sur l’internet mobile ;
- soit les usages antérieurs ont simplement fait l’objet d’une restauration postérieurement au frein intempestif qu’a été la crise sanitaire.
Education et investissements pour réduire la fracture …
Les chiffres relevés ne l’ont pas été uniquement dans l’objectif de dresser un état des lieux des usages de consommations par sexe, mais celui de permettre aux opérateurs faisant partie du GSMA de réduire la fracture entre les hommes et les femmes par le biais de leur accès aux nouvelles technologies.
Des programmes doivent être lancés en Inde, Pakistan, Bangladesh, Indonésie, Nigéria et Ethiopie, où 425 millions de femmes n’ont toujours pas cet accès et des améliorations significatives peuvent être apportées avec le concours notamment des constructeurs.
Sensibilisation des usages, amélioration de l’accessibilité financière des appareils (programmes de financement), accroissement des connaissances et des compétences, amélioration de la sûreté et la sécurité et mais surtout présentation des avantages que cela représente pour les populations avec les femmes en tête de liste.
Tout ceci passe par des changements de mentalités certes mais également par une participation active des pouvoirs politiques, des industries ou bien d’autres infrastructures, sans lesquelles cette réduction des inégalités ne peut avoir lieu.