Après l’Italie, la Belgique ? Le groupe Iliad (Free) pourrait profiter d’une opportunité réglementaire pour se lancer sur le marché mobile dans le plat pays.
Ministre fédéral en charge notamment des Télécommunications, Alexander De Croo a fait connaître son intention de laisser entrer un quatrième opérateur mobile sur le marché belge. À l’occasion de la remise en jeu des licences mobiles des trois opérateurs actuels (Proximus, Telenet et Orange), qui feront l’objet de nouvelles enchères en 2019, le ministre voit une belle opportunité de faire entrer un peu de concurrence : « c’est le moment ou jamais pour un quatrième acteur d’émerger sur le marché belge », a-t-il déclaré.
Bien entendu, tous les regards se tournent vers le groupe Iliad. Parmi les prétendants potentiels, le français fait figure d’ultra-favori. Sa récente volonté d’internationalisation, avec le lancement d’une offre mobile en Italie et le rachat de l’opérateur historique en Irlande, en fait un candidat tout désigné. La proximité géographique, linguistique et culturelle entre la France et la Belgique parachève de rendre le scénario crédible…
Le président de l’IBPT (régulateur local, équivalent de notre ARCEP), Michel Van Bellinghen, confirme qu’un « opérateur a montré un intérêt clair pour devenir le quatrième acteur potentiel ». Il s’agit bien d’un « acteur européen », dont l’intérêt est connu des autorités « depuis deux ans », complète Alexander De Croo.
Les trois opérateurs locaux farouchement opposés à l’idée
La réputation du groupe de Xavier Niel en Belgique l’a précédé ; dans la presse belge, la perspective d’une arrivée d’Iliad est favorablement perçue comme une opportunité de voir les prix du mobile baisser dans le pays.
De fait, et sans surprise, les trois opérateurs en place sont montés au créneau contre l’arrivée d’un quatrième opérateur : Proximus y dénonce un risque de « ralentissement des investissements » sur les infrastructures et l’innovation, tandis que Telenet prophétise que la « qualité des réseaux en Belgique sera détériorée ». Enfin, Orange Belgium juge qu’il y a déjà « assez de concurrence sur le marché ». Toute ressemblance avec des discours tenus par certains opérateurs français ou italiens ne serait pas totalement fortuite…
Interrogé par L’Écho sur ses éventuelles intentions concernant le marché belge, Iliad s’est refusé à tout commentaire.
Source : L’Écho