On attendait un peu Iliad au tournant avec la révolution de l’intelligence artificielle. Entre ChatGPT et Midjourney, cette dernière envahit un peu plus chaque jour le quotidien, et il était difficilement envisageable que cela ne trotte pas dans la tête de Xavier Niel.
Stratégiquement, il y avait deux écueils et un choix à faire :
- l’intégrer dans une box grand public, de quelque manière que ce soit, ce qui commercialement aurait été avant gardiste et permis de tester à plus ou moins grande avec à la clé, une responsabilité limitée en cas de pépin ;
- la mettre directement sur un marché plus ambitieux avec des risques cependant très calculés.
C’est cette deuxième option qui a été choisie par Xavier Niel, qui a entendu frapper fort d’entrée, dans un domaine mal maîtrisé par sa concurrence la plus directe du moins sur le territoire nationale, mais qui lui permet d’entrer dans le jeu au niveau mondial.
Et ce dernier a fourni quelques explications dans le cadre du communiqué de presse publié aujourd’hui.
L’occasion de comprendre sa vision des choses sur le sujet et d’entrevoir clairement la direction que compte prendre le Groupe Iliad dans un avenir proche.
Voire très proche.
« Quand une révolution tech éclate, on veut en faire partie. Il y a 25 ans, la révolution s’appelait internet, et on était là. Aujourd’hui, elle s’appelle intelligence artificielle, et on est bien décidés à être là aussi.
Vous commencez à nous connaître : quand on entre dans le jeu, c’est pas pour regarder le match se faire sans nous.
Pour peser dans le marché de l’IA, il faut de la puissance de calcul. Pour avoir de la puissance de calcul, il faut des supercalculateurs.Et pour avoir des supercalculateurs, il faut investir. Investir massivement.
iliad l’a fait. Résultat : nous disposons aujourd’hui de la plus grande puissance de calcul Cloud dédiée à l’IA déployée à ce jour en Europe. Et ce n’est que le début.
Cela fait plusieurs années déjà qu’on travaille au développement d’un Cloud européen avec notre filiale Scaleway. En la dotant d’un supercalculateur, nous voulons – et nous pouvons – créer
un champion européen de l’IA. C’est une question de souveraineté : pour protéger nos données, on a besoin de plateformes implantées sur notre territoire.
Seulement, il ne suffit pas de faire émerger un champion, mais tout un écosystème français. Parce que nous voulons y contribuer, nous allons donc créer un laboratoire de recherche en IA, en y mettant les moyens et en recrutant les meilleurs chercheurs.
On le sait : vouloir devenir un champion de l’IA, c’est un pari un peu fou. Mais après tout, c’était aussi un pari fou, il y a 25 ans, de vouloir rendre internet accessible à tous. Ça ne nous a pas vraiment freinés… »