C’était le cadeau de fin d’année du Ministère des Finances français : l’envoi auprès des entreprises françaises ayant réalisé un chiffre d’affaires dont le seuil était de 25 millions d’euros sur le territoire et 750 à l’étranger, d’un avis d’imposition portant sur 3% de leurs rentrées financières.
Une situation qui était clairement annoncée depuis plusieurs mois et que Google a anticipée, sur le modèle d’Amazon et Apple, en mettant en place un système de taxation supplémentaire, adressé par mail il y a de cela quelques jours, à ses annonceurs, balayant de la main toute ambiguïté, si cela était encore possible, sur le sujet.
Une décision qui s’inscrit en déséquilibre pour les relations commerciales.
Du côté de ces derniers, l’initiative a été peu appréciée ; la taxe supplémentaire mise en place par l’Etat français ayant pour objectif de compenser la position dominante et économiquement préjudiciable des GAFA au niveau commercial.
« Google est une plate-forme dominante, qui a fait de larges bénéfices en 2020, mais qui répercute sur ses clients une taxe votée au nom de l’équité. Sur le principe, ce report est discutable mais il l’est encore davantage maintenant, vu le contexte de crise économique. » s’est ainsi exprimé Jean-Luc Chetrit, le directeur général de l’Union des marques dans le Monde la semaine dernière.
Le bout du tunnel avec l’Administration Biden ?
Le sujet fâche mais devrait trouver une issue avec la mise en place de l’Administration Biden qui laisse entendre une discussion possible sur le sujet, contrairement à son prédécesseur, qui bien au contraire avait durci le ton dans le cadre de sa campagne présidentielle, certain de trouver dans les GAFA des alliés de taille.
Force est de constater que cela n’a pas été le cas ; le renoncement des USA aux taxes punitives qui avaient été mises en place pour pénaliser la France consécutivement à sa décision d’imposition complémentaire, est un premier pas en avant laissant augurer d’une discussion censée sur l’ensemble des sujets sensibles intéressant les relations entre cette dernière et les Etats-Unis.
Source Le Monde