La disparition de la redevance est un point phare de la campagne d’Emmanuel Macron, qui touchait du doigt le pouvoir d’achat des ménages.
L’élection étant passée, il y a maintenant urgence pour le Sénat, à concrétiser cette promesse de campagne, mais surtout à trouver un équilibre d’un point de vue budgétaire afin de garantir la survie de l’audiovisuel public.
En premier lieu, cette survie devra impérativement passer par la tenue d’un débat sur son financement, mais également les missions qui seront dévolues à l’audiovisuel public dans un future proche ; l’investissement de l’Etat dans le projet étant de l’ordre de près de quatre milliards d’euros, ce qui n’est pas rien, alors que le Gouvernement en charge du projet n’a de son côté proposé pour l’heure, aucune solution viable malgré les interrogations régulières de la Chambre Haute depuis le début de l’année indiquent Roger Karoutchi et Jean-Raymond Hugonet, co-rapporteurs de la mission conjointe de contrôle des commissions des finances et de la culture du Sénat sur le financement de l’audiovisuel public dans les colonnes du Figaro.
Une solution semble pourtant viable à leurs yeux et passerait pas la concentration d’ici 2025, de France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA en une seule et unique entité, conformément aux bases d’un projet posé en 2015, mais dont les contours doivent être redessinés plus précisément.
«La fusion est une manière d’utiliser au mieux les ressources», complète Roger Karoutchi toujours dans le Figaro.
Une news room commune au soutien de ce projet de concentration.
En deuxième lieu, ce consortium ne pourra exister sans une concentration de l’ensemble des rédactions de manière à renforcer le traitement de l’information tant au niveau des radios que des chaînes de télévision selon trois pôles d’excellence, aux niveau international, national et local.
Enfin, en termes de communication, les efforts devront être déployées en faveur d’une stratégie unique numérique, dans un seul et unique but : diriger prioritairement les téléspectateurs vers les propositions émises par le service public.
D’un point de vue financier, le projet ne sera cependant viable que par l’établissement d’un budget étroitement défini, postérieurement après la fin de la redevance, grâce à la mise en place d’une commission indépendante en charge de son élaboration : l’Autorité supérieure de l’audiovisuel public.
En tout état de cause, il y a lieu de véritablement se pencher sur le sort de l’audiovisuel public, qui sans soutien institutionnel pourrait se trouver confronté face à d’énormes difficultés avec la montée en puissance des services SVoD, des plateformes de streaming mais aussi la très probable fusion de TF1 et M6 qui capterait 70% du marché de la publicité.
Face à cette concurrence particulièrement âpre et la disparition de sa principale source de financement, si aucune solution viable ne devait être mise en place rapidement, c’est l’intégralité du système public qui serait en danger de mort … et ce à très court terme.
Source Le Figaro.