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Finalement, SFR ne veut plus « fibrer la France » seul

À peine six mois après avoir annoncé vouloir fibrer la France entière par ses propres moyens, SFR opère un virage à 180 degrés.

C’est à l’occasion de la conférence annuelle du GRACO (Groupe d’échange entre l’Arcep, les collectivités territoriales et les opérateurs), mardi, que SFR a choisi d’annoncer la fin de son plan « fibrer la France ». Régis Turrini, nouveau secrétaire général de l’opérateur, y a évoqué un plan initial « mal compris » et a présenté un véritable « changement de doctrine ».

L’initiative, présentée en juillet 2017 par SFR, prévoyait de déployer la fibre optique à travers tout le territoire d’ici 2025, sans aucune subvention publique. De quoi faire économiser « entre 8 et 15 milliards d’euros » à l’État, avançait alors l’opérateur au carré rouge. Toutefois, cela venait contrarier le plan THD national — notamment en ouvrant le risque de déployer plusieurs réseaux concurrents dans certaines zones. SFR s’est ainsi attiré les foudres de l’Arcep, du gouvernement, des opérateurs de RIP, et des collectivités.

Ce comportement cavalier lui a notamment valu d’être exclu de la Fédération industrielle des réseaux d’initiative publique (Firip).

Un bluff très médiatisé

Plusieurs observateurs avaient rapidement qualifié de « bluff » les annonces de SFR. Stéphane Richard, PDG d’Orange, avait déclaré qu’il ne croyait pas « au réalisme et à la crédibilité des annonces de SFR ». En parallèle, un article dévastateur venait démonter la communication de SFR, sur Bloomberg : « soit Altice a réellement le potentiel magique de faire les choses mieux que quiconque, soit le véritable talent de Drahi est le lobbying plus que le déploiement »

De fait, à défaut de le mettre en œuvre, SFR a généreusement communiqué sur son plan « fibrer la France », hashtag à l’appui, jusqu’à en faire la publicité dans quelques grands quotidiens nationaux…

Une démarche d’apaisement

Bien décidé à calmer les critiques fusant de toutes parts à son encontre, l’opérateur a fait amende honorable. Une annonce spontanée, saluée par le président de l’Arcep, Sébastien Soriano, à l’issue de la conférence.

SFR entend désormais inscrire ses démarches dans le cadre du plan Très Haut Débit national. À ce titre, il espère bien récupérer une partie des zones moyennement denses (ZMD) en justice, face à Orange. Actuellement, 10% de ces communes sont à la charge de SFR, Orange devant s’occuper des 90% restants. Une situation dont SFR est en bonne partie responsable, puisqu’il a lui-même renoncé à déployer la moitié des zones initialement à sa charge. Le volte-face, une véritable culture d’entreprise ?

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