Dans une lettre adressée au Premier ministre, SFR propose de déployer la fibre optique sans subvention publique, sur l’ensemble de la France, d’ici à 2025.
Décidément, SFR multiplie les coups d’éclat provocateurs sur le déploiement de la fibre. On l’a déjà vu avec son attitude pour le moins cavalière dans le Grand Est, où l’opérateur a menacé de concurrencer le futur RIP (réseau d’initiative publique) sur ses fonds propres dans le cas où il ne serait pas retenu. C’est plus ou moins ce qu’il propose, aujourd’hui, à plus grande échelle…
Dans son courrier au Premier ministre Édouard Philippe, SFR affirme qu’il peut déployer la fibre optique seul, sur tout le territoire, sans avoir à recourir aux aides prévues par le plan Très Haut Débit national. L’opérateur au carré rouge se dit prêt à investir « massivement » afin de couvrir « 80 % du territoire en 2022 et 100 % en 2025 ». Il estime que cette solution permettrait à l’État d’économiser « entre 8 et 15 milliards d’euros ». Un véritable pavé dans la mare, qui vient semer le doute sur le bon déroulement du projet THD, quelques jours seulement après une réunion au sommet entre les opérateurs et le gouvernement.
En zone AMII, SFR peine déjà à couvrir 10% des communes
Provocateur de bout en bout, SFR indique que son projet permettrait « la création de dizaines de milliers d’emplois locaux pour la réalisation de ces projets de déploiement ». Une promesse bien culottée lorsque l’on sait que le groupe dégraisse massivement, en ce moment même, jusqu’à un tiers de ses effectifs — soit 5000 départs actés, essentiellement sous forme de plan de départs volontaires.
Sur la fibre, s’il s’érige volontiers en donneur de leçons, le groupe de Patrick Drahi n’affiche pas un bilan flatteur : en zones moyennement denses (AMII), il peine déjà à couvrir les 20% de communes qui lui ont été allouées — et dont il a déjà restitué la moitié, laissant à Orange la couverture de 90% des zones en question. Aujourd’hui, il intente une action contre Orange devant le tribunal de commerce, afin de récupérer 50% des villes…
Source : Les Échos