Écarté de l’appel d’offres lancé par la région Grand Est pour le déploiement de la fibre optique, SFR souhaite déployer son propre réseau concurrent.
Mauvais joueur, SFR ? L’opérateur au carré rouge ne supporte pas d’avoir perdu un appel d’offres, portant sur le déploiement de la fibre optique dans sept départements (Ardennes, Marne, Haute-Marne, Meurthe et Moselle, Meuse, Vosges). Il s’agit du plus gros RIP de France, avec 900 000 prises prévues, pour un budget de 1,3 milliard d’euros. Le candidat retenu pour cette délégation de service public, NGE-Altitude, n’a pas encore été officiellement annoncé ; un vote sera encore nécessaire pour confirmer ce choix, le 13 juillet. Pourtant, déjà, SFR tempête.
Selon Les Échos, en apprenant qu’il avait été évincé, SFR (par l’intermédiaire de son président, Michel Combes) a adressé un courrier au président de la région, Philippe Richert. L’opérateur y dénonce une méthode de sélection qu’il juge partiale. « D’après certaines informations, l’analyse des offres ne se ferait pas dans les conditions d’objectivité et de neutralité indispensables à toute procédure visant l’obtention d’une concession de service public », écrit-t-il notamment.
Menaces de concurrence directe
Dans cette lettre, SFR fait également part de son intention de ne pas venir proposer ses offres sur le futur réseau public, s’il ne remporte pas l’appel d’offres. Pire, il entend lui faire concurrence.
« Si notre offre n’était pas retenue, nous vous informons que le groupe SFR ne sera pas client de votre éventuel réseau, et entreprendra dans les prochains jours des déploiements FTTH sur fonds propres pour couvrir l’intégralité du territoire concerné d’ici à la fin 2020 », menace SFR. L’opérateur n’hésite pas à affirmer par ailleurs qu’Orange et le Crédit Mutuel « ont confirmé vouloir être clients de notre réseau, ce qui signifie que les business plans soumis par notre concurrent (NGE-Altitude, ndlr) à votre appel d’offres ne sont probablement pas atteignables ». Une assertion par ailleurs démentie par Orange.
Les méthodes employées par SFR pour peser sur l’issue de l’appel d’offres ont de quoi surprendre. Les Échos n’hésitent pas à qualifier l’attitude de l’opérateur sur ce dossier de « plutôt cavalière ». Et c’est un euphémisme…
Source : Les Échos