La croissance de la fibre optique en France est encore « trop molle », déplore l’AVICCA (Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l’Audiovisuel).
Dans un communiqué, l’association déplore un déploiement de la fibre optique encore bien trop lent. Si l’« accélération est bien là », la croissance reste « trop molle », affirme-t-elle. Se basant sur les chiffres trimestriels publiés par l’ARCEP (Autorité de régulation des télécoms), elle prédit que ce rythme ne suffira pas à atteindre le prochain objectif national : « la couverture effective des 3400 communes de la zone AMII en 2020 ».
Zones AMII : « Plus des trois quarts des prises restent à construire »
Sur ces zones AMII, où Orange et SFR se partagent le gâteau bon gré mal gré, « à moins de 4 ans de l’échéance, plus des trois quarts des prises restent à construire », dénonce l’AVICCA. Ainsi, sur les 3400 communes concernées, seules 652 étaient commencées à fin 2016 (dont 26 traitées à moins de 1% et 480 traitées à moins de 50%).
Le bilan de l’association est donc particulièrement pessimiste : même avec une accélération du rythme de déploiement, elle estime que plus de 3 millions de prises resteront à raccorder dans ces zones AMII après l’objectif de 2020.
L’objectif 2022 fortement compromis
En ligne de mire, c’est l’intégralité du Plan Très Haut Débit national qui est remis en cause. Pour couvrir l’ensemble du territoire en 2022, comme cela est actuellement prévu, le rythme de déploiement devrait passer de 2,2 à 3,2 millions de nouvelles prises annuelles. Au rythme actuel, « nous en serions à 12,8 millions au lieu de 26,6 » de prises installées, à l’échéance de 2022.
L’AVICCA interpelle le gouvernement, et l’enjoint à « se saisir d’urgence de ces questions » pour éviter que la France, déjà bien à la traîne sur le déploiement du très haut débit à l’échelle européenne, ne prenne davantage de retard.