L’Association qui regroupe un certain nombre de collectivités locales autour de l’aménagement et de la transition numérique du territoire, a tiré la sonnette d’alarme quant au ralentissement du déploiement de la Fibre sur le dernier trimestre de l’année 2022.
Et en effet, le rythme a été moins soutenu que par le passé, même s’il reste bon, ce qui laisse toutefois craindre des difficultés à tenir les objectifs de 2025 selon l’Avicca, qui avait de son côté prévu un faiblissement à partir de l’an prochain, dans le cadre de la publication de son dernier observatoire en collaboration avec InfraNum.
Cette situation est d’autant plus flagrante dans les zones très denses, qui sont la « parfaite illustration des conséquences du désengagement progressif des opérateurs » à procéder aux raccordements.
Iliad/Free se serait désengagé le premier, avec une moyenne mensuelle de 800 nouvelles prises FttH raccordables ces 8 dernières années.
SFR, aurait atteint sur la même période, une moyenne mensuelle de 2300 prises, et ce chiffre n’est même plus d’actualité en moyenne trimestrielle.
Quant à Orange, si l’opérateur historique conserve encore une capacité de production, celle-ci fond bien trop rapidement. Le résultat de ce désengagement est logique : la complétude de la zone très dense est à l’arrêt, le solde net (construction de nouvelles prises FttH – construction de nouveaux logements) est de 60 000 nouvelles prises FttH.
Les zones AMEL, véritable point noir.
Même constat du côté des zones AMEL et CPSD, où la complétude est toujours aussi décevante sur le sujet selon l’AVICCA, qui précise à leur sujet, que : « les communes de la zone très dense devront donc, avec celles des zones AMEL, être les dernières où le réseau cuivre d’Orange pourra être fermé« .
A titre d’exemple, la moitié des communes de cette zone est désormais en chantier.
Pour le reste, et bon point malgré tout si l’on entend rester un peu positif : c’est la zone AMEL qui tire l’ensemble de ces zones où les déploiements privés ont remplacés les initiatives publiques, bien que cette situation ne respecte pas les engagements L33-13 restent non respectés, ce qui fait que le retard est cumulé mais à un rythme moins rapide.
XP Fibre/SFR reste le leader dans le déploiement des prises : cumulant les chiffres d’Orange et Altitude réunis. SFR serait même en passe de terminer la zone AMEL d’Eure-et-Loir pour la fin de cette année, soit avec un an de retard « seulement » sur l’engagement initial de l’opérateur.
L’objectif d’un achèvement comme promis fin 2022 de l’AMEL dans les Alpes de Haute-Provence, Hautes-Alpes et Bouches-du-Rhône est par contre inaccessible avec un retard de plus de 15 mois sur le chantier, ce qui ne saurait être comblé.
Quant à la Savoie et à la Saône-et-Loire, le retard d’XP Fibre/SFR est alarmant et pourrait s’évaluer en années….
Altitude ne devrait pas non plus tenir ses échéances sur les zones AMEL, contrairement aux RIP dont il a la charge. En Côte-d’Or ou dans les Landes, la progression est rapide, mais là également très en retard par rapport au prévisionnel qui avait été établi.
Chez Orange, qui a fixé les échéances de complétude les plus lointaines et sans objectifs intermédiaires, rien n’est encore figé.
Cependant, si l’on jette un oeil du côté des Deux-Sèvres, dans la Vienne et en Haute-Vienne, où le déploiement attaque mollement, il y a véritablement lieu de s’inquiéter.
La zone AMII parent pauvre du déploiement.
Avec moins de 200 000 nouveaux raccordements sur la zone AMII de 2011, il faut remonter très loin dans le temps pour trouver d’aussi mauvais chiffres que ceux réalisés actuellement par Orange et SFR. Et comme les communes de cette zone comptabilisent près de 60 000 nouveaux locaux sur la même période, le solde de création nette de nouvelles prises atteint à peine 135 000, comme au trimestre précédent.
S’agissant de la complétude des communes de cette zone AMII de 2011, elle demeure largement insuffisante malgré une fin de travaux programmée pour la fin de cette année.
L’Avicca note également qu’il reste encore une cinquantaine de communes pour lesquelles les travaux n’ont toujours pas démarré.
Et tout état de cause, les opérateurs ne semblent pas vraiment se soucier des procédures L33-13 engagées par l’Arcep…
Les RIP, un poil mieux mais pas une panacée non plus …
Pour les RIP, le deuxième trimestre 2022 n’est pas si mauvais que ça, avec une progression intéressante par rapport au T1… mais une régression à la même hauteur (-55 000 prises) par rapport au deuxième trimestre de 2021 !
Une situation inédite et qui n’avait pas été observée depuis 2017, et si l’on veut atteindre les objectifs de complétude pour la zone RIP d’ici fin 2025 / début 2026, le rythme de production annuel de 2022 devrait rester peu ou prou au même niveau qu’en 2021.