Si la filière des composants est lourdement impactée depuis de nombreux mois en raison notamment des mesures internationales prises dans dans le cadre de la crise sanitaire, celle de la Fibre commence elle aussi à souffrir sévèrement en raison notamment de la concurrence asiatique, qui laisse désormais craindre pour les entreprises françaises sur le secteur, une pénurie sans commune mesure court terme.
Et quand on évoque le court terme, il s’agit plus d’un décompte en semaines qu’en mois, au regard des derniers indices relevés, qui attestent d’une chute drastique des livraisons de câbles à fibres optiques pour le trimestre qui vient de s’achever, de près de 17%, alors que le déploiement s’accélère en vue de respecter les préconisations de l’ARCEP.
« La chute brutale enregistrée au troisième trimestre intervient dans un contexte difficile pour les industriels français. Ils sont confrontés à une augmentation continue de leurs coûts de production, consécutive à la flambée des prix des matières premières, de l’énergie et du transport », communiquent de leur coté les acteurs du marché français et ce pour plusieurs raisons :
- la hausse des coûts, couplée à la volatilité de la demande, dérègle l’équation économique
- le défaut d’utilisation prioritaire des câbles et accessoires produits sur le sol français ou européen alors que les réseaux déployés actuellement sont majoritairement financés par l’Etat et les collectivités notamment dans le cadre des réseaux d’initiative publique (RIP).
Des difficultés de longue date sans véritable intervention de l’Europe sur le long terme.
La problématique qui se pose n’est pas nouvelle voire même s’impose depuis de trop nombreuses années aux acteurs du marché français, qui n’ont eu de cesse de dénoncer la prégnance de plus en plus forte de l’Asie malgré la succession de mesure récentes prises par Bruxelles pour enrayer le phénomène.
La Chine est en effet synonyme de concurrence déloyale en raison de tarifs planchers et pourtant auparavant largement subventionnée par l’Europe, ce qui lui a permis de se développer.
La Commission Européenne s’est lancée à la hâte, dans la prise d’une série de mesures afin de parer à cet état de fait, mais insuffisantes apparemment, dans le courant de l’année 2020, avant de renforcer son armada textuelle le 17 novembre dernier par l’imposition de droits de douane fixés entre 19,7 et 44% sur les importations de câbles à fibres optiques dont les chinois seraient à l’origine de la mise sur le marché de l’Union Européenne.
« Ces mesures, si elles sont correctement mises en œuvre, permettront à l’industrie européenne de reprendre sa stratégie d’investissement ambitieuse, alors qu’elle s’efforce d’offrir une technologie de pointe et de répondre à la fois à la demande croissante et aux défis de la transformation numérique dans l’Union européenne du 21e siècle », clame-ton du côté français mais également européen, qui ont décidé de s’unir « pour que l’UE reste un leader technologique et que son industrie soit en mesure de relever les défis auxquels elle est confrontée ».
Source Zdnet