L’Observatoire annuel du Très Haut Débit (désormais Observatoire de la transition numérique des territoires), pointe du doigt la nécessité de fermer le réseau cuivré pour accélérer la transition numérique et renforcer la compétitivité de la France. Présenté le 28 mai lors du TRIP de printemps de l’Avicca, cet observatoire est le fruit d’une collaboration entre InfraNum, la Banque des Territoires et l’Avicca, sous la supervision de figures telles que Patrick Chaize, Philippe Le Grand et Antoine Darodes.
La transition nécessaire vers la Fibre optique
La fibre optique s’est imposée comme l’infrastructure télécom nationale de référence. Toutefois, le maintien du réseau cuivré pose des défis qui compromettent les objectifs initiaux du Plan France THD, fondés sur l’égalité, la pérennité et la solidarité. L’abandon progressif du cuivre est devenu vital pour soutenir la transition numérique, qui ne pourra se faire véritablement sans.
Selon l’observatoire, 86 % des locaux en France sont éligibles à la fibre, avec 38 millions de prises déployées, dont 3,5 millions en 2023. Malgré ce succès, le rythme de déploiement ralentit, et les prévisions indiquent que la couverture FttH atteindra 98 % au niveau national d’ici 2025. Toutefois, la pénétration de la fibre stagne entre 50 % et 70 %, en raison de divers obstacles tels que la méconnaissance de l’extinction du cuivre et les réticences à migrer vers la fibre.
L’accélération de la fermeture du réseau cuivré est devenu une nécessité
Pour surmonter ces défis, il est impératif d’accélérer la fermeture du réseau cuivré et un calendrier ambitieux pour l’extinction du cuivre droit être maintenu, si l’on veut assurer une transition fluide et gérer la montée en charge prévue entre 2028 et 2030, où jusqu’à 10 millions de locaux pourraient être techniquement fermés chaque année.
Cette transition permettrait non seulement de réduire les coûts d’exploitation, particulièrement élevés en zones rurales, mais aussi de maximiser la rentabilité des projets de fibre.
Patrick Chaize, président de l’Avicca, souligne de son côté la nécessité d’un nouveau pacte fibre pour adapter les règles du jeu aux réalités actuelles et futures. Les disparités entre les zones urbaines et rurales, en termes de coûts de déploiement et d’entretien des réseaux, nécessitent des ajustements pour maintenir l’équilibre contractuel initial et garantir un accès équitable à la fibre pour tous les territoires.
Deux axes à travailler : le soutien financier et la résilience des réseaux
Pour la Banque des Territoires et Antoine Darodes, il est essentiel d’engager une péréquation pour garantir la cohésion territoriale. La Banque des Territoires a déjà financé le déploiement de la fibre pour plus de 16 millions de foyers et entreprises en zone rurale et prévoit de continuer à soutenir ces efforts. De plus, la résilience des réseaux devient une priorité, avec un tiers des collectivités ayant déjà lancé des schémas de résilience, bien que le financement spécifique reste un défi.
Même défi pour la transition numérique qui exige également des compétences adaptées. Le secteur peine à attirer et former suffisamment de professionnels, malgré une croissance annuelle prévue de 5 % des effectifs. Les acteurs de la filière appellent à une clarification des compétences nécessaires et à la création de passerelles vers les nouveaux métiers du numérique.
L’Observatoire souligne que, malgré un ralentissement attendu du marché de la fibre, la transformation numérique des territoires se poursuit avec des projets tels que les infrastructures de recharge des véhicules électriques (IRVE), les territoires connectés et durables, et la vidéoprotection. Ces initiatives devraient stabiliser le chiffre d’affaires du secteur à environ 3 milliards d’euros à partir de 2026.