Face à la toute-puissance d’Orange sur le marché de la fibre optique (FTTH), les opérateurs associatifs réclament à leur tour l’ouverture à la concurrence via une offre « bitstream ».
Dans un billet de blog, les responsables de la FFDN (Fédération des fournisseurs d’accès à Internet associatifs) prennent la plume afin de dénoncer la situation concurrentielle sur la fibre optique en France. Ils y appellent à leur tour à la création d’une offre « bitstream », soit un accès à la fibre déployée d’Orange, à un tarif de gros public et transparent, de façon similaire au dégroupage sur les offres DSL.
La demande rejoint celle d’autres opérateurs comme les membres de l’AOTA (Association des opérateurs télécoms alternatifs). « L’absence d’une offre activée entraîne une réduction sensible de la diversité des offres, et donc un retard notable sur certains marchés » comme celui des professionnels, souligne la FFDN. L’association constate que le gendarme des télécoms (ARCEP), qui défend une orientation « pragmatique » et « pro-investissement », a choisi de ne pas imposer la mise en place d’une telle offre par la régulation. Orange pourrait toutefois décider, « par un choix volontariste mais simple et peu engageant », d’ouvrir lui-même les vannes d’une offre « bitstream » avant que le conflit ne passe à la vitesse supérieure.
Car en effet, l’objectif est bien de montrer les crocs face à l’inaction des pouvoirs publics et d’Orange. Pointant de multiples problèmes concurrentiels, la FFDN entend clairement que le recours contentieux pourrait devenir la prochaine étape. Orange et l’ARCEP sont invités à montrer des signes de bonne foi « dès maintenant », « avant que le régulateur n’ait été contraint d’agir par les autorités ».
Orange représente 70% des déploiements fibre en France
Crédité de plus de 70% des déploiements en fibre optique FTTH sur le territoire français, Orange semble en passe de recréer un monopole, au détriment des petits opérateurs alternatifs et associatifs.
Fin 2017, la Commission européenne préconisait la mise en place d’obligations accrues à l’encontre d’Orange, notamment sur « les systèmes d’information, la commande, la livraison et le service après-vente » de son réseau fibre. Parmi une constellation d’autres références juridiques, la FFDN s’appuie sur cet avis pour appeler l’ARCEP et Orange à leurs responsabilités.
Source : Fédération FDN