Le réseau social n’aurait plus le vent en poupe, et voit son parc d’abonnés revu pour la première fois à la baisse depuis sa création en 2004, avec un peu plus de 4 millions de moins au compteur sur le dernier trimestre de l’année 2021 selon les propos mêmes de la société, devenue Meta, hier, lors de l’annonce de ses résultats annuels.
Le réseau de Mark Zuckerberg conserve cependant près de 1,929 milliards d’utilisateurs par jour, et enregistre surtout un chiffre d’affaires record pour la diversification de ses supports notamment avec Instagram, qui lui a rapporté près de 3 milliards d’USD, tout en laissant paraître quelques inquiétudes quant à ses perspectives d’avenir à plus ou moins court terme si un projet de véritable renouvellement n’est pas mis en place.
En termes de résultats, ceux-ci sont clairement en berne et inférieurs aux prospectives des spécialistes du marché, comme ceux qui n’avaient pas vu la semaine passée, la dégringolade de Netflix suite, là également, à ses annonces, mais flirtent avec une perte de 23% de la valeur de son titre, malgré une capitalisation portée è 898 milliards USD.
Une perte de revenus certes pas catastrophique, mais la pente commence à devenir raide.
Alors ce n’est certes pas un drame, car l’entreprise présente toujours des revenus importants, mais encaisse une perte de son bénéfice de 8% après une année 2021 qui s’était révélée prospère.
Et pour cause, acebook fait l’objet en ce début d’année, d’un certain nombre de déconvenues et pas des moindres, oscillant entre défiance des utilisateurs quant :
- au recueil ou à la conservation des données, à ses prises de position en faveur d’une modération parfois trop radicale;
- à la défiance de la régulation des marchés financiers qui l’ont conduit à abandonner le projet DIEM dont le réseau social était à l’origine ;
- aux procédures anti-trust face à son comportement dans le cadre du rachat d’Instagram ou de WhatsApp.
Mark Zuckerberg a entendu répondre aux inquiétudes légitimes soulevées face à cette dégringolade, en évoquant des « vents contraires » comme par exemple, la popularité grimpante de TikTok qui a su attirer les populations les plus jeunes, et dont le modèle économique se veut plus rentable à terme : « Nous subissons une concurrence renforcée. Les gens ont de nombreux choix pour passer leur temps, et des applications comme TikTok croissent très rapidement ».
Une rénovation en profondeur .. et vite.
D’ici l’an prochain, les perspectives d’avenir de Facebook ne sont pas forcément plus glorieuses et il est envisagé des pertes financières d’environ 10 milliards d’USD, alors que de son côté Google a présenté des résultats plus que respectables, ce qui ne manque pas de faire réagir du côté de la Firme californienne qui dénonce même une collusion éventuellement avec Apple.
Alors l’entreprise entend amorcer une révolution interne magistrale dans les mois à venir, notamment avec son investissement dans Meta. Mais avant que le projet soit rentable, il va falloir investir.. et pour investir, dégager de la marge en stabilisant le marché, en rénovant une stratégie de développement qui soit compétitive face à une concurrence très agressive avec la jeunesse.
A cause de son image vieillissante, Facebook pourrait perdre le pari, si une véritable remise en question n’est pas déployée à très court terme.