La campagne en vue de l’élection présidentielle, qui doit se tenir d’ici quelques semaines, bat son plein, avec comme dans bon nombre de domaines depuis le début de la crise sanitaire, une transition vers le digital largement amorcée.
Et quand on parle d’amorce, on se dit clairement que certaines limites ont peut être été dépassées et notamment celles intéressant le choix à la source, de l’élu de votre … bref …
C’est le cas d’Elyze, l’application mise en ligne pour apporter un éclairage par voie de comparaison, des différents programmes portés par les candidats à l’effet de combattre l’abstention, sur la base du même algorithme qu’une application de rencontres, en fonction de critères de compatibilité pas vraiment objectifs.
Quand le Meetic des isoloirs risque de tourner au simple speed dating …
Une foule de sujets de société aussi divers que variés sont abordés en toute décontraction, sur une interface dont l’ergonomie ressemble à s’y méprendre à celle des applications de rencontre, avec à la clef, définir le partenaire politique idéal.
Alors certes l’idée peut paraître séduisante au premier abord et force est de constater qu’elle a suscité un grand nombre de téléchargements ces dernières semaines, mais non sans s’attirer les foudres de la CNIL qui s’interroge sur sa bonne conformité avec la réglementation relative à l’usage des données qu’elle recueille et bien évidemment … conserve sur l’application ainsi que sur le serveur AWS Amazon, au mépris des règles les plus élémentaires en la matière.
Car même si la plupart des données personnelles qui pourraient s’avérer sensibles, comme par exemple l’état civil ou bien l’opinion politique, demeurent anonymes, il n’en demeure pas moins qu’aucune garantie n’est donnée à l’usager au sujet de leur protection conformément aux prescriptions du RGPD. Et c’est là que la CNIL entend intervenir comme faire l’usage des moyens de coercition comme de sanction dont elle dispose.