Au terme de quatre années de recherche, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) a rendu son rapport sur les malades atteints d’électro-hypersensibilité.
Il ressort de cette étude méthodique que, d’une part, les symptômes décrits par les personnes qui se déclarent atteintes d’électro-hypersensibilité (EHS) sont bien réels. Maux de tête, douleurs diverses, troubles du sommeil : ces symptômes sont variés et rendent d’autant plus difficile le diagnostic des médecins.
Pourtant, et d’autre part, l’Anses n’est pas parvenue à établir le moindre lien de cause à effet entre l’exposition aux ondes et les symptômes ressentis. Dans le cadre d’une démarche scientifique rigoureuse, les études menées en double aveugle n’ont pas permis de mettre en relation de manière fiable l’exposition aux ondes et l’apparition de symptômes connus chez les sujets, qu’ils soient atteints d’EHS ou non.
La perspective d’un effet « nocebo », de nouveau évoquée
Cette absence de corrélation peut s’expliquer de plusieurs façons. On peut imaginer que les études actuelles soient encore trop limitées méthodologiquement pour pouvoir observer et mettre en évidence un lien. Ou il n’existe bel et bien aucun lien entre les ondes et les troubles dits de l’EHS.
Puisque les symptômes sont toutefois bien réels, dans le cas où la seconde thèse viendrait à être validée, c’est le scénario d’un effet « nocebo » qui se confirme. En clair, un phénomène psychophysiologique pousserait les sujets qui se pensent exposés aux ondes à développer ces symptômes. Le rapport en témoigne : dans certains cas, les malades atteints d’EHS présentent plus de symptômes lorsqu’ils se pensent sujets à des expositions… en réalité purement factices.
Au-delà de ces constats, le rapport invite à une meilleure prise en charge des troubles de l’EHS en France, afin de pouvoir mieux répondre aux besoins des malades, actuellement souvent ballottés dans une errance médicale faute de diagnostic clair de la part des médecins.
via Le Figaro