Le CSA a finalement donné son feu vert au rachat de la chaîne Numéro 23 par NextRadioTV (groupe SFR), après plusieurs années de conflit.
Créée en 2012 par l’homme d’affaires Pascal Houzelot, avec le soutien d’investisseurs initiaux tels que Xavier Niel, Jacques Veyrat et Bernard Arnault, Numéro 23 revient de loin. Son aventure avait bien failli s’arrêter en 2015, lors de l’annonce de son rachat par NextRadioTV (qui ne faisait pas encore partie de l’ensemble SFR-Altice).
Furieux, le CSA avait alors considéré que le propriétaire de la chaîne avait organisé, dès son autorisation d’émettre, les conditions de revente de son canal TNT dans le but de générer une plus-value, dans une manœuvre qualifiée d’« abus de droit entaché de fraude ». La sanction prononcée était lourde et inédite : l’agrément de diffusion de la chaîne était purement et simplement invalidé — dans les faits, un arrêt de mort. Mais, en mars 2016, le Conseil d’État prononçait l’invalidation de la décision du CSA. De fait, Numéro 23 a pu poursuivre sa décision, in extremis.
Un feu vert, deux ans plus tard
Bon gré mal gré, deux ans après sa tentative de sanction, le CSA valide finalement le rachat tant contesté de Numéro 23 par NextRadioTV. Tout n’est pas réglé par ailleurs pour la chaîne, désormais sous le coup d’une enquête du parquet financier.
Entretemps, NextRadioTV n’a pas attendu ce feu vert pour intégrer Numéro 23 à son groupe. Des synergies ont ainsi été mises en place, incluant la création d’une version TV des « Grandes Gueules » de RMC ou encore des partenariats ponctuels avec SFR Sport.
NextRadioTV, également à la tête de BFM TV, BFM Business, RMC, RMC Découverte, BFM Sport, BFM Paris et 01net, est détenue à 100% par le groupe SFR depuis le mois d’avril. Le CSA doit encore se prononcer sur cette prise de contrôle, sur laquelle l’Autorité de la concurrence a déjà rendu un avis favorable.