Coup dur pour Delphine Ernotte : l’ex-numéro 2 d’Orange doit faire face à la défiance écrasante des rédactions de France Télévisions.
Faire de la télévision, ce n’est pas comme faire des télécoms. Voilà en substance le message que les salariés de France Télévisions ont tenu à faire passer à leur patronne, en poste depuis le mois d’août 2015. Mardi, une motion de défiance mise au vote à l’encontre de Delphine Ernotte a été adoptée à 84% — par 607 votants sur 879 inscrits, soit une large participation.
En conséquence, à l’appel de trois syndicats (CGT, FO et SNJ), de nombreux employés du groupe se sont mis en grève pour une durée de 24 heures, perturbant une partie des programmes habituels.
L’information en danger sur le service public
À l’origine de la crise : les sacrifices présentés par la direction, ciblant essentiellement les magazines d’investigation du groupe. Principaux touchés : Envoyé Spécial et Complément d’information, sur lesquels la direction entendait reporter la grande majorité des coupes budgétaires. À la clé, des suppressions de poste, externalisations, non-renouvellements de CDD… et des inquiétudes croissantes sur l’avenir de l’information sur les antennes du groupe.
Critiqué de toutes parts, notamment par le président de la République Emmanuel Macron (qui l’a qualifié de « honte »), le service public entend bien se défendre. La grande majorité des journalistes de France 2, France 3 et Franceinfo, ont ainsi pris part au vote pour défendre leurs collègues des magazines d’investigation.
via AFP