Il semble peu probable que DAZN puisse obtenir les droits de diffusion de la Ligue 1 pour les prochaines saisons, à la suite du rendez-vous qui s’est tenu cette semaine avec la Ligue de Football Professionnel (LFP) et qui ne se serait pas déroulé comme prévu.
Lors de cette entrevue, DAZN n’aurait pas formulé de nouvelles propositions concernant le montant que le Netflix du sport serait prêt à investir pour obtenir ces droits à la place de Prime et Canal+ qui de son côté n’était jusqu’à présent titulaire que du reliquat et le montant mis sur la table serait insuffisant pour la LFP, décidément bien gourmande et campant sur ses positions.
Au-delà de la question financière, DAZN ne serait pas en capacité de fournir un certain nombre de garanties, qui auraient permis de rassurer la LFP, échaudée par l’épisode Mediapro après les enchères précédentes.
Dès lors, il semblerait que DAZN ne puisse pas ressortir gagnant à moins de revoir à la hausse non seulement son offre, mais également de l’assortir des garanties de viabilité du projet requises.
beIN Sports en lice, Canal+ se retire des enchères
beIN Sports demeure donc un candidat potentiel, bénéficiant non seulement des ressources financières nécessaires pour acquérir les droits, mais également envisageant un partenariat de diffusion avec Canal+, comme cela s’est produit par le passé.
Canal+, diffuseur historique de la Ligue 1 et de la Ligue 2, a annoncé par la voix de son PDG, Maxime Saada, qu’il ne participerait pas aux enchères.
Actuellement, la chaîne cryptée paie 332 millions d’euros pour diffuser deux affiches par journée de championnat, tandis qu’Amazon Prime Video, suite au fiasco Mediapro, ne débourse « que » 250 millions d’euros annuellement pour les droits restants et les meilleurs matchs, ce qui a donné lieu à des procédures en pagaille initiés par la chaîne cryptée, toutes soldées par un échec.
Amazon et les droits TV de la Ligue 1 : quel avenir après l’accord post-Mediapro ?
Pour rappel, en 2021 et en raison du désastre Mediapro, Amazon, de son côté, a acquis les droits de diffusion des championnats de football français de Ligue 1 et 2.
En effet, suite à l’arrêt soudain de la chaîne Téléfoot, le géant américain a obtenu la retransmission de 7 des 9 rencontres de championnat pour les saisons 2021-2024, moyennant la somme de 250 millions d’euros par saison, un montant relativement modeste comparé aux exigences actuelles de la LFP pour les saisons 2024-2029.
À l’époque, la Ligue était contrainte de trouver rapidement un diffuseur fiable.
Alors qu’Amazon détient actuellement les droits TV de la Ligue 1 et de la Ligue 2 jusqu’à la fin de la saison 2023-2024, mais rien n’assure que la plateforme continuera à diffuser les championnats de football français au-delà de cette date.
Dans le courant de l’automne dernier, la LFP (Ligue Professionnelle de Football) a lancé un appel d’offres pour attribuer les droits de diffusion TV pour la période allant de 2024 à 2029, couvrant ainsi cinq saisons, tandis que les enchères précédentes portaient sur seulement quatre saisons. Le nouveau découpage des lots a été un échec sans précédent en raison des exigences de la Ligue, assez gourmande.
Négociations des droits TV de la Ligue 1 : les enjeux des cinq lots en discussion
Actuellement, cinq lots sont offerts par la LFP dans le cadre de négociations directes avec les diffuseurs intéressés par l’obtention des droits de retransmission, dont :
- un premier lot comprenant les « meilleurs matchs de la Ligue 1 » avec les deux meilleures affiches en exclusivité ainsi que le quatrième choix en co-diffusion pour un montant de 530 millions d’euros, que Ligue devra probablement revoir à la baisse.
- un deuxième lot avec les matchs 3, 5 et 9 en exclusivité, ainsi que le choix 4 en co-diffusion, pour un prix de départ fixé à 270 millions d’euros. Ces deux lots couvrent les matchs en intégralité.
- un troisième lot comprenant les émissions et magazines du soir et du week-end pour un montant de 15 millions.
- un quatrième lot inclut quant à lui le magazine du dimanche matin pour la modique somme de 5 millions d’euros.
- enfin, le cinquième et dernier lot intègre les magazines quotidiens diffusés en semaine.
La LFP espérait obtenir 825 millions d’euros par saison, et atteindre le milliard en incluant les droits internationaux. L’objectif est compromis.
Pour l’heure, cette dernière fait preuve d’une opacité la plus totale sur l’avancée des négociations, ce qui génère de nombreuses questions et inquiétudes de tous les côtés.