Le partenariat entre Orange et Eutelsat, afin de proposer un accès Internet par satellite aux Français les plus isolés, peine à se concrétiser.
Dans un article, La Tribune révèle la mésentente entre Orange et Eutelsat. Les deux acteurs ne parviennent pas à s’entendre sur le coût d’un accord qui permettrait à Orange de proposer des offres Internet par satellite. Afin de mettre en orbite un nouveau satellite dédié, qui permettrait d’apporter une connexion satellite à quelques 200 000 foyers, Eutelsat a soumis un projet estimé de 35 à 50 millions d’euros (selon les sources) par an pendant 8 ans, à Orange.
La facture est rejetée tout net par ce dernier, qui croit que le satellite est un marché trop marginal pour justifier un tel investissement et qu’il ne touchera qu’environ 40 000 clients à terme. En d’autres termes, l’opérateur historique ne souhaite pas s’engager sur une capacité aussi importante (pourtant déjà revue à la baisse), et demande à Eutelsat une solution plus mesurée.
Un enjeu politique pour l’État
Conformément à l’accord conclu entre le gouvernement et les opérateurs, ces derniers ont l’obligation de déployer un « bon débit » sur l’ensemble du territoire français. Mais si la majorité des accès seront en fibre optique, les foyers les plus difficiles à atteindre pourront être raccordés à Internet via d’autres technologies… comme le satellite. On estime à environ 2 millions le nombre de foyers qui, faute de fibre, devront se contenter de ces connexions palliatives.
La question se politise donc, puisque l’État (premier actionnaire d’Orange) pousse en faveur de la réalisation de son plan Très Haut Débit, mais pas à n’importe quel prix. Dans la balance, il doit aussi ménager la susceptibilité de l’industrie spatiale française, représentée par Eutelsat, mais également Thales ou encore Airbus…
Finalement, le salut pourrait venir de la mutualisation. Orange n’exclut pas de mobiliser d’autres opérateurs européens pour rendre l’investissement rentable. « Vous ne lancez pas un nouveau satellite uniquement pour couvrir un marché national : il y a le reste de l’Europe », a expliqué Stéphane Richard, PDG d’Orange, lors de la présentation des résultats annuels du groupe. Aucun partenaire potentiel n’a été évoqué, mais les regards se posent sur le « Big 4 » des télécoms européens : l’espagnol Telefonica, le britannique BT et l’allemand Deutsche Telekom.
Source : La Tribune