Les bureaux du groupe Vivendi ont fait l’objet d’une perquisition de policiers français et italiens ce jeudi matin, rapporte l’AFP, selon des sources italiennes.
D’après La Repubblica, cette perquisition serait bien liée au conflit en cours en Italie, opposant Vivendi aux autorités concurrentielles. Le groupe de Vincent Bolloré fait actuellement l’objet d’une enquête, ouverte à Milan, pour « manipulation de marché » dans le cadre de son rôle dans Mediaset, dans une complexe affaire croisée impliquant également Telecom Italia.
Vivendi nie contrôler Telecom Italia
Début août, sommé par l’Autorité italienne des marchés (Consob) de déclarer s’il contrôlait bien Telecom Italia, Vivendi a répondu par la négative. Dans un communiqué, le groupe français « confirme qu’il considère n’exercer aucun contrôle de fait sur Telecom Italia ». Une déclaration allant à l’encontre de sa propre notification à la Commission européenne, quelques mois plus tôt, dans laquelle il annonçait s’apprêter à prendre le contrôle « de facto » de l’opérateur italien.
Vivendi détient pourtant plus de 24% du capital de Telecom Italia, à la tête duquel il a également placé 10 de ses propres candidats au conseil d’administration — dont Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi.
Des amendes salées à la clé
Têtue, la multinationale française n’en démort pas. Vivendi joue pourtant gros dans cette affaire : si les autorités italiennes venaient à considérer qu’il contrôle bel et bien Telecom Italia, malgré ses dénégations, il risquerait une amende de près de 300 millions d’euros.
Il est, du reste, mis en cause par la famille Berlusconi, principal actionnaire de Mediaset (dont le groupe français détient 28,8% du capital, suite à une prise de participation jugée hostile). Une telle perspective le contraindrait à faire un choix, ferme et définitif, entre Telecom Italia et Mediaset — après des mois de valse-hésitation sur le sujet. À défaut, il serait passible d’une nouvelle amende, de 200 à 500 millions d’euros.