Bouygues Telecom se déclare prêt à se « positionner » en cas de consolidation du marché des télécoms.
Par la voix de son PDG Olivier Roussat, Bouygues Telecom l’a réaffirmé : « [Martin Bouygues] a toujours dit que si l’opportunité se présentait, alors il voulait se positionner », a-t-il rappelé jeudi. Mais « pour que le marché se consolide, il faut que quelqu’un soit vendeur ». Et de constater que sa cible privilégiée, SFR, « n’était visiblement pas à vendre ».
Voilà plusieurs mois que le scénario d’un rachat de SFR par Bouygues Telecom s’inscrit parmi les hypothèses les plus probables, en cas de retour à trois opérateurs. Mais en début de semaine, les déclarations d’Alain Weill (PDG d’Altice France) dans Les Échos, indiquant que SFR n’était finalement pas à vendre, ont douché les espoirs des observateurs.
Une rencontre entre Martin Bouygues et Patrick Drahi
Pourtant, les discussions étaient avancées entre les deux groupes. Après plusieurs mois de rumeurs et d’informations plus ou moins officieuses sur un potentiel rachat de SFR par Bouygues, Martin Bouygues et Patrick Drahi ont fini par se rencontrer le 29 mai dernier. Bouygues, qui se prépare à ce rachat depuis plusieurs mois, était venu avec une proposition. Il était prêt à reprendre 51% de SFR, tandis qu’un fonds d’investissement aurait été prêt à acquérir 25%. Patrick Drahi aurait conservé le quart restant de l’entreprise.
Le grand patron d’Altice a décliné l’offre et exigé, d’une part, une valorisation à 24 milliards d’euros, pas moins ; d’autre part, de conserver la moitié du capital du nouvel ensemble créé. Un refus qui n’a pas manqué d’agacer Martin Bouygues, qui estimait être venu avec une « super offre ».
Un rachat inévitable, pour certains observateurs
Il est probable que les récentes déclarations de SFR ne servent qu’à faire pression sur Bouygues afin que celui-ci améliore son offre.
En l’état, le temps joue en faveur de Bouygues Telecom. Le prétendant éconduit sait que SFR est en mauvaise posture : criblé de dettes, il n’est pas parvenu à enrayer la fuite de ses abonnés. Et un certain nombre de choix stratégiques, comme la séparation fonctionnelle d’Altice USA et Altice Europe, tendent à laisser penser que le groupe de Patrick Drahi se prépare bel et bien à céder l’opérateur au carré rouge.
Le calendrier semble également favorable : après des années de frilosité, l’ARCEP (Autorité de régulation des télécoms) se déclare à nouveau prête à considérer un retour à trois opérateurs si le projet tient la route.