C’est la mode pour les chaînes de télévision : après TF1 et M6, c’est au tour de BFM Business d’exiger une rémunération pour continuer à proposer son signal aux distributeurs.
Alain Weill, président d’Altice Media (à la tête de BFM Business), a annoncé un véritable changement de modèle pour sa chaîne lors d’une intervention publique à Paris, lundi. Jusque là uniquement tirés de la publicité, les revenus de la chaîne pourraient changer du tout au tout : « on essaye de convaincre les distributeurs d’accepter de rémunérer cette chaîne, car nous considérons que c’est un modèle d’avenir pour des chaînes aussi pointues que celle-là ».
Contrairement à TF1, M6, ou même les chaînes France Télévisions qui ont récemment fait polémique, BFM Business n’est pas disponible sur la TNT. Elle ne peut compter que sur les opérateurs satellite, câble, ADSL et fibre pour sa diffusion. Le pari est donc risqué, d’autant que les opérateurs se sont déjà opposé en bloc au principe d’une rémunération face aux demandes de TF1…
SFR ne payera que sous conditions
La situation est singulière, puisque BFM Business est une chaîne du groupe Altice, également propriétaire de… SFR. À première vue, on pourrait penser qu’Altice profite de l’occasion pour « récupérer » SFR Business, face au refus prévisible des opérateurs concurrents, en la rendant exclusive au bouquet SFR. L’exclusivité est la nouvelle marotte du groupe, pour laquelle il a opté afin de distribuer ses chaînes les plus récentes, comme BFM Paris, MyCuisine ou Altice Studio.
Mais la situation est plus complexe : « SFR ne veut pas rémunérer cette chaîne s’il n’y a pas d’autres opérateurs qui la rémunèrent aussi », précise Alain Weill. Pas d’exclu en vue pour BFM Business, donc. À charge pour Altice de convaincre Free, Orange, Canal+ et consorts de débourser… alors que lui même a refusé de mettre la main à la poche, pour TF1. Une situation ubuesque.
Source : Les Échos