Cela n’aura échappé à personne ces dernières semaines, 80% des droits de diffusion de la ligue 1 de Football, ont été confiés à Amazon, pour un montant somme toute assez modeste.
Une difficulté pour Canal+ qui non seulement se retrouve avec uniquement 20% de droits dans l’escarcelle, sous-traités à beIN Sports pour un montant que la chaîne cryptée conteste, mais se retrouve face à la plateforme de streaming désormais dotée d’une « filiale » retransmission qui risque, pour un abonnement approximativement fixé à 19 €/mois, de casser un peu plus le marché, au grand dam de sa concurrente malheureuse.
Sauf qu’Amazon n’est pas encore rompu aux usages de la retransmission en direct, c’est le problème qui a été relevé notamment par le Point, qui craint une nouvelle déroute, identique à celle qui aura véritablement marqué la saison de championnat précédente avec l’affaire Mediapro :
« Pour quelques euros de plus – et encore, Amazon ne produisant pas les images du match, la Ligue se retrouve avec cette charge financière à assumer-, la LFP a fait le choix, une fois encore, de l’effacement. Au lieu de sécuriser la diffusion de son championnat avec deux acteurs, certes pingres, mais connus des fans de foot (Canal et beIN Sports), elle a préféré l’aventure. Une aventure risquée (sur le plan de l’exposition, pas sur le terrain financier) quand on voit le précédent d’Amazon avec le sport en France. Diffuseur des matchs de session de nuit de Roland-Garros, le géant américain est loin d’avoir fait le plein (moins de 100 000 téléspectateurs) et l’accès aux contenus sportifs a été plus que laborieux (un nombre de clics important avant de voir le match). Si on ajoute un prix finalement pas si éloigné de Mediapro (près de 19 euros contre 25 pour le groupe sino-espagnol), on a du souci à se faire quant à la promotion d’un championnat qui s’annonce excitant »
Pour l’heure, la situation est plus que délétère, beIN refusant de régler la Ligue, le média qatari étant aux abois après une mise en demeure de la Ligue de Football Professionnel et acculée par Canal+ qui souhaite engager une nouvelle négociation quant au montant de la sous-location qu’elle lui verse et qu’elle trouve excessifs.
Le litige est une nouvelle fois porté devant la Justice, mais force est de constater que la guerre fratricide à laquelle se livrent les différents supports de retransmission du football risquent bien, à terme, d’avoir sa peau.
Source : le Point.