La reprise en main musclée d’Altice (SFR) se poursuit, sous l’égide de Patrick Drahi. Pressenti depuis des mois, le départ de Michel Combes est désormais officiel.
Après les départs successifs de Michel Paulin (DG de SFR), d’Henri Juin (DG SFR Business) et de Jean-Pascal Van Overbeke (DG grand public), en l’espace de quelques semaines, la valse des dirigeants continue à la tête d’Altice. Cette fois-ci, c’est Michel Combes (DG Altice et PDG de SFR) qui annonce sa démission. Un départ pressenti depuis plusieurs mois, mais jusque là toujours vivement démenti par le groupe.
Dans un communiqué, Altice annonce une « réorganisation de la direction et la gouvernance du groupe ». De fait, la reprise en main par Patrick Drahi est évidente : celui-ci sera nommé président du conseil d’administration, tandis qu’un de ses plus fidèles lieutenants, Dexter Goei, hérite de la direction générale du groupe. Et c’est Alain Weill, dont l’ascension au sein du groupe est fulgurante depuis le rachat de NextRadioTV, qui endossera la casquette de PDG de SFR.
Armando Pereira, récemment intronisé chez SFR — et dont la mésentente avec les dirigeants « historiques » de l’opérateur ont rapidement fuité par voie de presse — prend lui aussi du galon : déjà chargé du pôle télécoms de SFR, il gèrera désormais l’ensemble des activités télécoms d’Altice à travers le monde.
Des résultats inquiétants et une défiance des actionnaires
Il faut dire qu’Altice traverse ce qui peut désormais s’apparenter à une véritable crise, plombé par les résultats de SFR. L’opérateur au carré rouge ne cesse de perdre des abonnés et de l’argent, et sa reprise en main musclée par Patrick Drahi n’est pas parvenue à enrayer la tendance. Un indicateur inquiétant, alors que le groupe comptait sur la rentabilité supposée de SFR pour rembourser la dette qu’il avait contracté pour le racheter — c’est tout le principe retors du LBO, ou « achat à effet de levier ».
Désormais inquiets sur la stratégie du groupe, les actionnaires lui ont infligé une sévère correction en début de semaine, le cours de l’action Altice chutant de près de 25% en quelques jours — soit une perte de valeur de près de 5 milliards d’euros.