Altice France, à la tête de SFR, prévoit une année 2024 pénible, à l’instar de 2023 marquée par une forte décélération de ses résultats malgré un chiffre d’affaires correct. Les perspectives pour cette année ne semblent guère plus réjouissantes, avec une nouvelle baisse attendue des revenus et des abonnés tant sur le fixe que sur le mobile. Le groupe, confronté à des défis majeurs, tels que faire face à l’affaire de corruption impliquant Armando Pereira et une dette astronomique de 24 milliards d’euros, semble lutter pour retrouver sa stabilité.
Selon Dennis Okhuijsen, directeur d’Altice Europe, cette année sera marquée par une perte de revenus, en partie en raison du ralentissement des activités de déploiement de la fibre de sa filiale XpFibre, ainsi que de la concurrence intense sur le marché résidentiel, notamment dans le secteur mobile.
La baisse prévue du nombre de lignes fibres exploitées par XpFibre aura forcément un impact direct sur les résultats financiers du groupe. Malgré sa volonté d’augmenter le revenu moyen par abonné, sa filiale SFR ne pourra vraisemblablement pas compenser cette année l’inflation en augmentant ses tarifs.
Une stratégie en en demie-teinte face à Free.
En 2023, SFR a été le seul opérateur à enregistrer une perte nette d’abonnés, tant sur le mobile que sur le fixe, contrairement à ses concurrents tels que Free et Bouygues Telecom. Dans le cadre de sa stratégie de désendettement, Altice France prévoit de réduire sa dette en remboursant certaines obligations, avec l’objectif de ramener le ratio dette/Ebitda à quatre fois son Ebitda. Pour y parvenir, le groupe envisage des cessions d’actifs, notamment la vente de ses centres de données et de son pôle média à CMA CGM. D’autres cessions pourraient suivre, notamment celle de XpFibre, dont Altice espère récolter 10 milliards d’euros, ainsi que des parts de SFR. Des négociations sont également en cours avec Bouygues Telecom pour le rachat de La Poste Mobile.