Trois ans après le rachat de SFR par le groupe Altice (Numericable), l’opérateur n’est pas parvenu à redresser ses résultats.
Ce n’est pas une surprise : les résultats de SFR sont mauvais. L’opérateur au carré rouge ne cesse de perdre des abonnés et de l’argent, et sa reprise en main musclée par Patrick Drahi n’est pas parvenue à enrayer la tendance. Un indicateur inquiétant, alors que le groupe comptait sur la rentabilité supposée de SFR pour rembourser la dette qu’il avait contracté pour le racheter — c’est tout le principe retors du LBO, ou « achat à effet de levier ».
Vendredi, les actionnaires s’en sont finalement rendu compte et ont infligé une sévère correction à l’intrépide entrepreneur. À l’occasion des résultats trimestriels d’Altice, l’action du groupe a chuté de 23% dans la journée — soit une perte de valeur de près de 5 milliards d’euros.
Altice en recul dans toutes les régions, sauf en Israël
Altice peut fort heureusement compter sur ses opérateurs à l’international pour parvenir à l’équilibre… mais c’est de moins en moins vrai. Son chiffre d’affaires est en recul sur tous les marchés où il est présent : -1,3% en France, -3,1% au Portugal et -2,5% aux États-Unis. Seule exception, le marché israélien, où son opérateur Hot est parvenu à s’imposer comme une valeur sûre.
Tandis que son bilan à terme est incertain, Altice croit que ce sont ses investissements, notamment dans le secteur médiatique, qui viendra sauver SFR. C’est ainsi qu’il a accepté de dépenser plus de 350 millions d’euros par an pour retransmettre les compétitions de l’UEFA (incluant la Ligue des Champions) : un pari risqué, qui ne sera probablement jamais rentable. Le groupe a également dévoilé sa nouvelle offre box triple-play premium aux USA.
via Les Échos