Les mesures prises par la Commission européenne affecteront définitivement Huawei et ZTE ; cette dernière demandant avec insistance aux États membres de limiter ou d’exclure les deux entreprises, y compris dans le cadre de l’accès au financement, et appelle à l’adoption de la boîte à outils adaptée.
Pékin n’en fait pas partie et dénonce la situation en appelant l’Europe à respecter les règles du commerce international incitant les deux entreprises à exiger un traitement équitable et non discriminatoire alors que parallèlement, le fabricant américain de puces Micron a annoncé un investissement de 600 millions de dollars en Chine.
« La Commission européenne appliquera les principes de la boîte à outils 5G » adoptés par le NIS Cooperation Group, les recommandations publiées en 2020 sur les opérateurs à haut risque, « à son contrat de services télécoms, pour éviter l’exposition à Huawei et ZTE ».
C’est ce qu’a annoncé le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, lors d’une conférence de presse. Bruxelles, en effet, « considère que Huawei et ZTE présentent des risques sensiblement plus élevés que les autres fournisseurs 5G ».
L’information a également été relancée par un tweet de la vice-présidente de la Commission européenne, Margrethe Vestager.
« Aujourd’hui, les États membres font rapport sur la sécurité de la 5G. La Commission considère que les restrictions adoptées à l’encontre de Huawei et de ZTE sont justifiées et conformes aux instruments de l’UE. La Commission limitera nos services de connectivité et les instruments de financement de l’UE pour ces fournisseurs. »
Les réseaux 5G sont des infrastructures critiques
« La sécurité des réseaux 5G est essentielle », a déclaré de son côté Thierry Breton. « Ce sont des infrastructures critiques à part entière et pour d’autres secteurs qui en dépendent, tels que l’énergie, les transports, la santé et la finance. Nous avons pu réduire ou éliminer nos dépendances dans d’autres secteurs, comme l’énergie, en un temps record, alors que beaucoup pensaient que c’était impossible ».
« La situation avec la 5G ne devrait pas être différente : nous ne pouvons pas nous permettre de maintenir des dépendances critiques qui pourraient devenir une arme contre nos intérêts. Ce serait une vulnérabilité trop grave pour notre sécurité commune. J’appelle donc tous les États membres de l’UE et les opérateurs de télécommunications à prendre les mesures nécessaires sans plus tarder », a insisté Thierry Breton à propos de la décision prise par les États membres avec le soutien de l’ENISA, l’Agence de l’UE pour la cybersécurité.