L’ARCEP a dévoilé la « feuille de route » de la France pour le lancement et le déploiement de la 5G.
En collaboration avec le gouvernement, l’ARCEP (Autorité de régulation des télécoms) a mis sur pied le calendrier de la 5G en France. Cette feuille de route vise à préparer l’arrivée de la nouvelle norme en France, qui peut être résumée en trois grandes dates :
- Dès maintenant : permettre le lancement de plusieurs expérimentations 5G, à travers toute la France, avec des « premières mondiales dans les domaines industriels ».
- En 2020 : la procédure d’attribution des premières fréquences 5G devra être terminée. La technologie devra être lancée dans « au moins une grande ville » française.
- En 2025 : la 5G devra couvrir les principaux axes de transport en France.
5G : de nouvelles fréquences…
Pour permettre ce déploiement prochain, le gendarme des télécoms s’est fixé quelques priorités. Il faudra notamment libérer du spectre afin de faire de la place à la 5G, qui tirera parti de fréquences plus élevées que les actuelles 2G, 3G et 4G : en particulier entre 3,4 et 3,8 GHz. Les fréquences dites « millimétriques », supérieures à 24 GHz, seront également exploitées. Elles ont la particularité de permettre le déploiement de mini-antennes, ou « small cells », plus nombreuses et qui s’intègrent directement au mobilier urbain afin d’assurer une meilleure qualité de couverture dans les zones densément peuplées.
Conformément aux recommandations de l’Union européenne, deux bandes de fréquences 3,5 GHz et 26 GHz seront mises à disposition des opérateurs pour la 5G dès 2020. Des autorisations d’expérimentations ont déjà été délivrées dans quelques grandes villes où des fréquences ont pu être libérées : Belfort, Bordeaux, Douai, Grenoble, Lannion, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Sophia-Antipolis et Toulouse.
À terme, l’ARCEP insiste toutefois sur la nécessité de libérer des fréquences supplémentaires pour la 5G, allant jusqu’à suggérer de mettre fin à la diffusion TNT d’ici 2030, afin d’en réattribuer le spectre aux opérateurs télécoms.
…mais pour quels usages ?
Reste à définir les contours précis de ces usages de demain. Le rapport liste les qualités de la technologie 5G : outre des débits accrus (jusqu’à dix fois supérieurs à ceux de la 4G), elle excelle dans les usages nécessitant une très faible latence et une qualité de service critique. La 5G est également adaptée à une intégration dans des objets du quotidien, nécessitant une faible consommation électrique.
L’ARCEP insiste sur la nécessité de créer un réseau permettant des usages différenciés, selon les types d’usage : débit maximal, faible latence, usage prioritaire, etc. Une perspective qui ne sera pas sans faire grincer les dents des défenseurs de la neutralité du net.