Après un arrêt brutal de la fréquentation en raison notamment de la crise sanitaire, à compter de l’année 2020, l’année 2022 aura signé la relance de la fréquentation des salles obscures sur le sol français avec une hausse de 59,2% des entrées par rapport à l’année précédente, ce qui représente 152 millions de tickets vendus selon le rapport rendu public par le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée hier.
Seul bémol, si cette remontée peut s’avérer satisfaisante au regard de l’ensemble de la période post-covid, les résultats comparés à ceux des années ayant précédé la pandémie et les périodes de confinement, sont véritablement en berne, avec une coupe franche de 26 % environ.
Pourtant, l’année avait mal démarré et ne s’annonçait pas forcément sous les meilleurs aspects, le premier trimestre ayant été amputé avec des mesures sanitaires toujours draconiennes et notamment la mise en place du passe vaccinal obligatoire, pour n’être véritablement levées qu’au printemps.
Par ailleurs, les tournages ont aussi été affectés par ces mesures et n’ont permis en raison des retards pris, de proposer une offre à la hauteur des attentes des spectateurs pour se déplacer en salle.
Malgré cela, les productions cinématographiques françaises ont enregistré 62,2 millions d’entrées, ce qui représente 40,9% de parts de marché, permettant ainsi à la création locale de se maintenir face aux superproductions américaines qui ont enregistré 61,6 millions d’entrées pour 40,5% de parts de marché, malgré la présence sur les écrans de films majeurs comme Avatar, Top Gun, Les Minions, Jurassic World ou bien encore Doctor Stone.
La France sort enfin son épingle du jeu…
Si la situation reste un peu délicate, d’autant plus que pendant cette période de restrictions, les plateformes de streaming en ont profité pour véritablement s’installer dans les habitudes des spectateurs, la France ne s’en sort pas trop mal par rapport à ses voisins européens, puisqu’à la fin du mois de novembre dernier, les chiffres relevés en Italie, en Espagne ou bien encore en Allemagne, témoignaient tous d’une baisse significative et respective de 52,7%, 40% et 31,6% sur la période 2017-2019 ou bien encore des salles obscures américaines, qui ont vu leur chiffre d’affaire chuter de 33,8%.
« La France enregistre une des meilleures reprises au monde, avec une baisse plus limitée comparée aux autres pays » s’est réjoui le CNC, qui est assez optimiste pour cette nouvelle année : « malgré les difficultés, la fréquentation a retrouvé près des trois quarts de son niveau d’avant crise. Ce qui montre l’attachement des Français à l’expérience collective qu’offre la salle de cinéma. C’est un résultat très encourageant dans un contexte encore atypique », s’en est d’ailleurs réjoui Dominique Boutonnat, son Président par voie de communiqué.