Le sujet d’une consolidation du secteur des télécoms est régulièrement abordé ces derniers temps ; après l’annonce d’un accord de mutualisation entre SFR et Bouygues Telecom, favorablement reçu par les autorités, la fusion entre deux opérateurs ne semble désormais plus taboue.
Deux hypothèses ont le vent en poupe. Tout d’abord, une fusion entre SFR et Numericable ; le câblo-opérateur ne dissimule pas ses vues sur SFR, pour lequel il prépare une offre de rachat en cash qui serait déposée avant que sa maison-mère actuelle, Vivendi, ne sépare sa cotation du reste du groupe. Cette possibilité semble particulièrement crédible aux yeux des analystes ; ainsi, le courtier Oddo évalue à 80% ses chances de se produire.
Mais l’autre scénario de plus en plus généralement évoqué est celui d’un mariage entre Iliad (maison-mère de Free) et Bouygues Telecom. Ce dernier fait face à des difficultés de plus en plus importantes depuis l’arrivée de Free Mobile, avec un nombre d’abonnés qui le placera vraisemblablement en quatrième position du marché mobile lors de la prochaine mise à jour des chiffres trimestriels, et une relative faiblesse sur le marché du fixe — le déploiement très limité de son réseau fixe en propre et le succès très relatif de son offre Bbox en étant les principales raisons. De plus, si SFR et Numericable viennent à s’unir comme le croient les observateurs, Bouygues Telecom sera d’autant plus marginalisé.
Actuellement, le groupe Bouygues ne souhaite pas vendre sa filiale télécoms, et l’a déjà confirmé à plusieurs reprises. Mais il pourrait être amené à changer d’avis prochainement, « dans les dix-huit mois », estime un observateur cité par les Échos. Reste à réunir autour d’une même table Xavier Niel et Martin Bouygues ; les deux hommes entretiennent une antipathie mutuelle, entretenue à coups de déclarations assassines et autres saillies médiatiques. En 2013, Martin Bouygues avait notamment déclaré qu’il préférerait « crever que de vendre à Free » !
Malgré tout, le rapprochement reste relativement crédible selon les analystes. Le cabinet Oddo juge cette perspective probable à 40%. Plus prudents, ses confrères d’Exane BNP Paribas jaugent sa probabilité à 20%.
Source : Les Échos