On le sait, l’arrivée de Free sur le marché mobile italien est toute proche, sous réserve d’approbation de l’opération par la Commission Européenne.
En juillet, Free annonçait avoir signé un accord avec Hutchison et VimpelCom, qui envisagent de fusionner en Italie. Le contrat prévoit que Free récupère un certain nombre d’éléments qui lui permettraient de devenir rapidement opérationnel dans le pays, incluant un portefeuille de fréquences complet et des supports.
Aujourd’hui, dans la présentation accompagnant ses résultats semestriels, Iliad (maison-mère de Free) en dévoile un peu plus sur ses ambitions italiennes.
Des supports pour couvrir 75% de la population
Sur ces quelques diapositives (à retrouver ci-dessous, en anglais), le groupe détaille le dispositif qu’il mettra en place en Italie, si l’opération se concrétise. On peut ainsi glaner un certain nombre d’informations inédites et de petites précisions.
- Sur les fréquences : l’opérateur disposera de 2×35 MHz duplex, au total (dont 2×5 Mhz sur la bande 900 MHz, 2×10 MHz sur la bande 1800 MHz, 2×10 MHz sur la bande 2100 MHz et 2×10 MHz sur la bande 2600 MHz). Ces fréquences lui seront progressivement délivrées, jusqu’à fin 2019, et seront utilisées pour la 3G et la 4G.
- Sur les supports : Free récupérera « plusieurs milliers » de sites lui permettant de couvrir environ 75% de la population italienne. Là encore, ces sites lui seront délivrés progressivement.
- Sur la mutualisation : pour les 25% restants de la population, Free compte sur le RAN sharing (mutualisation) d’équipements avec les autres opérateurs, notamment en zones rurales. Le procédé ne serait alors pas très différent du dispositif mis en place en France dans les zones blanches.
- Sur la commercialisation de l’offre : Free bénéficiera d’un accord d’itinérance national, 3G et 4G, multi-opérateurs. Cela lui permettra d’être rapidement opérationnel, pendant le déploiement de son réseau propre.
- Sur la 2G : comme en France, Free ne bénéficiera pas de sa propre 2G en Italie, faute de fréquences. Là encore, l’opérateur s’appuiera sur un accord d’itinérance pour proposer ses services même aux possesseurs de téléphones plus basiques.
Un marché qui ne demande qu’à être bouleversé
Iliad constate que le prépayé est encore majoritaire en Italie, avec un taux de pénétration de 79 % (sur 140 %, toutes offres confondues). Malgré son très bon déploiement, la 4G y est peu utilisée : chez l’opérateur local TIM, seuls 19 % des abonnés profitent d’une offre compatible. Et elle reste chère : en moyenne, un forfait 4G doté de 20 Go de données est proposé à 40 € par mois.
Free a donc une véritable carte à jouer en venant bousculer les tarifs, comme il l’a fait en France.
En investissant 450 millions d’euros entre 2017 et 2019 pour l’acquisition des fréquences, et une somme non-communiquée pour son déploiement (répartie sur une durée de 5 à 7 ans), Free mise gros. Mais l’opérateur estime qu’une part de marché de 10 % lui suffirait à devenir rentable.