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L’innovation véritable de Free : un modèle économique disruptif et inclusif ?

Depuis sa création, Free a su se démarquer non seulement par ses offres commerciales agressives, mais aussi par sa manière unique de concevoir ses modèles économiques. Nicolas Thomas, nommé directeur général de Free en 2023, incarne cette vision novatrice. Dans un entretien récent accordé au Figaro, il est revenu sur des aspects souvent négligés de la culture de l’entreprise, en particulier son approche décomplexée du recrutement et de l’évolution de carrière, qui font partie de l’ADN du Groupe iliad.

Free, filiale du groupe Iliad, opère aujourd’hui dans trois pays majeurs (France, Italie, Pologne) et compte plus de 50 millions d’abonnés. Selon Nicolas Thomas, la croissance impressionnante de Free s’appuie sur un principe fondamental : l’innovation à travers des modèles économiques flexibles et inclusifs. En d’autres termes, l’opérateur ne cherche pas seulement à casser les prix, mais à réinventer les règles du jeu en s’appuyant sur une organisation où chacun peut progresser, indépendamment des diplômes traditionnels. « Free n’a pas la culture du diplôme », souligne Thomas, mettant en avant une méritocratie basée sur les compétences et le savoir-faire.

Un esprit start-up préservé malgré la croissance

Avec 12 000 salariés pour 23 millions d’abonnés en France, Free est devenu un acteur majeur. Cependant, le Groupe tient à maintenir l’esprit start-up qui a permis à Free de bousculer le marché des télécoms. Cet état d’esprit se traduit par une agilité organisationnelle et une culture de l’innovation permanente. Selon lui, l’une des clés du succès est d’avoir gardé cette flexibilité même en grandissant.

Free a bâti sa réputation sur des offres à bas coûts, mais l’innovation de son modèle économique va au-delà de la simple tarification. La véritable innovation réside dans la manière dont Free conçoit ses relations avec ses clients et ses employés, en prônant la transparence, l’efficacité et une gestion directe des infrastructures. Free a souvent préféré construire ses propres réseaux et technologies plutôt que de s’appuyer sur des solutions externes, ce qui lui a permis de réduire ses coûts structurels et d’offrir des prix compétitifs tout en restant rentable.

Ce modèle repose également sur une simplification extrême de l’offre, avec peu de couches intermédiaires, permettant à Free de conserver un contact direct avec ses clients. Cette approche verticale, couplée à une gestion rigoureuse des coûts, a créé un modèle économique qui fait école, tout en rendant le groupe résilient face aux aléas du marché.

L’ascenseur social chez Free

Nicolas Thomas insiste également sur l’importance de l’ascenseur social au sein de l’entreprise. Chez Free, il est possible d’évoluer rapidement, sans que les diplômes ne soient un frein à la progression. « Free n’a pas la culture du diplôme », est une manière d’insister sur le fait que les compétences et l’implication sont les véritables moteurs de la réussite dans l’entreprise. Ce principe permet à Free de valoriser les talents internes et de créer une dynamique où l’apprentissage et la prise d’initiative sont fortement encouragés.

Cette philosophie d’entreprise non conventionnelle fait écho à celle de Xavier Niel, fondateur d’Iliad, qui a lui-même souvent critiqué les diplômes comme critère ultime de recrutement. En adoptant une approche où les talents sont jugés sur leurs résultats et leur potentiel, Free s’assure une main-d’œuvre motivée et capable de relever les défis du marché.

L’innovation chez Free ne réside pas seulement dans les offres télécoms attractives, mais surtout dans la manière dont l’opérateur construit et gère son modèle économique. En se concentrant sur une gestion directe, une simplification des processus, et une méritocratie ouverte à tous, Free montre qu’il est possible de disrupter durablement un secteur hyperconcurrentiel tout en offrant des opportunités de progression à ses collaborateurs. Cette approche pourrait bien être la véritable innovation qui fait de Free un acteur unique sur le marché.

Source Le Figaro

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