« L’idée, c’est d’arriver ici avec des prix qui vont permettre de donner du pouvoir d’achat », a indiqué très récemment Xavier Niel, au sujet du Free Caraïbe, qui propose un tarif de 9,99 euros par mois pour 120 Go de data, appels téléphoniques illimités inclus.
Hier, Free a en effet lancé sa nouvelle offre, qui s’adresse aux Antilles et à la Guyane, avec des tarifs de l’ordre du sixième pour certains, de ceux qui étaient proposés sur place, avec au bout, une arrivée sur le marché qui devrait faire autant de bruit qu’en France et en Italie, en permettant la mise en place de tarifs disruptifs.
Saint-Martin, à Saint-Barthélémy, en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane sont d’ores et déjà concernés par cette arrivée, alors que le secteur était contrôlé par quatre opérateurs institutionnels (Orange, SFR, Digicel, Dauphin Télécom), permettant ainsi à Free d’espérer environ 25% de parts de marché au regard du prix des abonnements pratiqué.
Pour cela, Free utilise la même méthode qu’ailleurs, en amenant de manière brutale, un rebattage des cartes afin de redorer le blason du pouvoir d’achat, qui est au coeur de sa stratégie d’implantation, peu important le territoire qu’il entend conquérir. Et cette stratégie se révèle toujours payante à terme, même si sur le marché italien, elle a pris du temps.
Un territoire et un marché complexes mais prometteurs.
Du côté des Antilles, cette arrivée ne s’est pas faite en deux temps trois mouvements, mais bien au contraire, a pris du temps. Près de six ans en tout et pour tout, après intervention de l’ARCEP et la conclusion d’un accord de mutualisation avec Digicel afin de déployer au mieux les infrastructures nécessaires, de manière progressive.
De son côté, Xavier Niel indique que 90% du territoire serait couvert par son réseau, malgré une situation de blocage pour son installation, inédite et particulièrement complexe.
Cette implantation dans les Caraïbes n’est pas nouvelle, puisque NJJ, la holding de Xavier Niel, dont le nom revient de manière récurrente actuellement dans le cadre de la procédure de rachat de la Provence, a acquis il y a plusieurs mois maintenant, le quotidien local France-Antilles, qui bien que sortie de sa procédure de sauvegarde, accuse toujours un déficit important, de l’ordre de 5 millions d’euros.