Alors que Free a dévoilé le 1er octobre 2024 une nouvelle offre baptisée Free Family, mêlant Freebox et forfaits mobiles 5G, Thomas Reynaud, directeur général d’Iliad, s’est longuement exprimé dans un entretien pour Challenges. À travers cet échange, il détaille la stratégie marketing de Free, l’importance de l’innovation technologique, ainsi que les investissements du groupe dans des domaines comme l’intelligence artificielle (IA). Cet article revient sur les principales idées développées par Thomas Reynaud et la vision d’Iliad pour l’avenir.
Un leitmotiv anti-inflation ?
Lancée avec l’ambition de « réconcilier technologie et pouvoir d’achat », l’offre Free Family se positionne comme la plus compétitive du marché. Selon Thomas Reynaud, cette approche s’inscrit dans la continuité de la philosophie de Free depuis son entrée sur le marché des télécoms. « Nous avons toujours mis un point d’honneur à rendre la connectivité accessible à tous, et cela reste l’une de nos priorités. Free Family est une nouvelle étape dans cette direction, » explique-t-il.
Cette offre inclut plusieurs forfaits mobiles 5G à des prix particulièrement bas, un positionnement qui, selon Reynaud, fait écho aux enjeux économiques actuels. En effet, dans un contexte marqué par la hausse généralisée des prix, Free entend se démarquer en proposant des forfaits accessibles, tout en continuant d’innover technologiquement. « Depuis 2012, nos forfaits à 2 euros et 19,99 euros n’ont pas augmenté d’un centime. Ils sont même devenus plus généreux, en incluant davantage de destinations gratuites à l’étranger et une plus grande quantité de données », ajoute-t-il.
Un engagement fort qui ne s’arrête pas là. Thomas Reynaud assure que le tarif du forfait à 19,99 euros restera inchangé jusqu’en 2027. Quant à l’emblématique forfait à 2 euros, Xavier Niel, fondateur de Free, a récemment annoncé qu’il ne changerait jamais, une déclaration faite lors de son intervention à l’Olympia le 18 septembre 2024.
Innovation et disruption : les clés du succès
Au-delà des tarifs attractifs, Thomas Reynaud souligne l’importance de l’innovation dans la stratégie de Free. « Nous avons été les premiers à lancer le wifi 7 avec la Freebox Ultra au début de l’année, et nous sommes également le premier opérateur en France à proposer la 5G standalone (SA) », précise-t-il.
Cette approche technologique permet à Free de rester à la pointe dans un secteur où la concurrence est féroce. Pour Reynaud, l’innovation est indissociable de la promesse Free : « Nous croyons que chacun doit avoir accès aux meilleures technologies, quel que soit son budget. C’est cette vision qui guide chacune de nos décisions. »
Le « chaos organisé » : une philosophie d’entreprise
L’entretien avec Thomas Reynaud dévoile également un aspect moins connu du fonctionnement interne du groupe Iliad, à travers une métaphore intrigante : le « chaos organisé ». « Le job de Xavier Niel est de créer le « chaos », le mien et celui des équipes d’Iliad de l’organiser », déclare-t-il. Ce chaos, selon Reynaud, est à l’origine des succès les plus marquants de Free, comme le lancement de Free Mobile en 2012 ou celui d’Iliad Italia en 2018. À chaque fois, ces projets ont bousculé l’ordre établi et les prédictions des experts qui misaient sur leur échec.
Derrière ce chaos créatif se cache une stratégie bien rodée : celle de bousculer les modèles traditionnels et de ne jamais cesser d’innover. « Nous avons créé 12 000 emplois en France, et nous avons mis en place une forte mobilisation autour des questions d’IA », poursuit Reynaud, qui voit dans l’intelligence artificielle une technologie centrale pour l’avenir du groupe.
Bousculer l’oligopole des télécoms
L’une des missions centrales de Free a toujours été de s’imposer comme un acteur disruptif face aux opérateurs historiques. Thomas Reynaud l’affirme : « Il s’agit de bousculer l’ordre établi et l’oligopole des opérateurs historiques. » Depuis son entrée fracassante sur le marché des télécoms en 2012, Free a toujours cherché à se différencier en offrant une alternative accessible, aussi bien en termes de prix que de technologies.
Source Challenges