Hier se tenait à Paris la conférence de presse du groupe Iliad pour annoncer le lancement d’une offre FTTH. Freenews y était, et a sélectionné pour vous quelques interventions-clés de Xavier Niel durant la séquence de questions-réponses.
Outre certaines questions purement boursières ou commerciales qui ont fait appel à Olivier Rosenfeld ou Michaël Boukobza, Xavier Niel a répondu à la plupart des journalistes, en fournissant une multitude de détails sur les sujets techniques…
Xavier Niel s’est aussi bien prononcé sur les objectifs de la Fondation Free…
« Quand un foyer veut l’accès à Internet chez lui, il y a deux coûts : Il y a le coût de l’ordinateur, qui a un coût de 1000 euros, amorti sur 36 mois vous arrivez à 30 euros, et ensuite un coût d’accès à Internet de 30 euros. Et quand aujourd’hui, un foyer veut avoir l’accès à Internet, ça lui coûte – intellectuellement même s’il est obligé de payer l’ordinateur tout de suite – 60 euros par mois. Qu’est-ce qu’on dit ? On dit aujourd’hui ce coût on le divise en deux.
Si vous avez des enfants, quand votre enfant il est à l’école, tous les jours il revient avec des devoirs. Si vous n’avez pas Internet Aujourd’hui, l’accès à la culture n’est pas possible. Il est impossible pour ces enfants d’avoir une scolarité normale si les parents n’ont pas d’accès à Internet. Pourtant, à paris il y a un tout petit peu moins d’un foyer sur deux qui est connecté à Internet aujourd’hui. Eh bien, aidons les autres foyers, et faisons part…. pour nous encore une fois, pour Iliad ça n’a pas de charge, ça a un vrai sens, et ça transforme cette ville comme une ville où 100% des foyers sont reliés à IN-TER-NET, et ça ça n’a pas de prix !
Ca n’a pas de prix pour le développement, globalement du pays, et des citoyens parisiens, et de la jeunesse parisienne… »
…que sur le potentiel technique de l’offre FTTH…
« Certains usages réclament plus de 100Mbps. Le potentiel de cette fibre est de 1.4 Térabits par abonné (de quoi faire passer plus de 100.000 flux HD en simultané, NDLR ;)) Aujourd’hui, testé, qui marche. Bon évidemment il faut des équipements à 10 millions d’euros de chaque côté, mais encore une fois c’est la capacité théorique. […] en 1880, on a posé le cuivre, on ne voyait pas la technologie qui allait exister derrière, d’accord ?. Et on l’a posé pour 30 ou 40 ans.
Aujourd’hui chez vous, vous avez encore dans un certain nombre d’immeubles du centre de Paris, du cuivre de 1880. Et vous l’utilisez. Ce cuivre il va vieillir, pour différentes raisons, il y a l’obsolescence, y’a du gros cuivre, ça pose des tonnes de problèmes… Mais si vous voulez, quand on pose de la fibre optique, encore une fois – et c’est là où le capital d’Iliad est important. Qui, dans le monde économique d’aujourd’hui, peut se permettre de faire un investissement en pariant à 30 ans ? Vous êtes dans les gros travaux de génie civil.
C’est exactement ça : Aujourd’hui on souhaite le faire parce que ça a un sens, et que cette fibre optique, demain c’est 50Mbps, dans 5 ou 10 ans on mettra 10Gbps, et dans 20 ans l’offre de base sera 1Tbps, ou je ne sais pas !. Encore une fois, on ne sait pas comment ça évoluera, mais on sait que derrière la fibre optique, on n’a strictement rien. C’est une vision industrielle, c’est un investissement industriel dans un monde de services. »
…les usages à venir…
« Je parlais avec l’un d’entre vous une fois de personnes qui avaient développé une télévision en 3 dimensions. La télévision en 3 dimensions, le problème, c’est que ça mange 2Gigabits de bande passante. Mais c’est superbe… c’est superbe ! Mais si vous voulez, cette application que vous voyez aujourd’hui chez quelques fous, il est possible, mais encore une fois, c’est pas sûr, que dans 10 ans elle soit chez vous… »
…ou encore de la concurrence…
« On remarque une baisse de l’intensité concurrentielle aujourd’hui sur le marché de l’ADSL. Vous vous apercevez que déjà, le nombre d’acteurs a baissé. Que la part de marché de Club Internet et d’Alice est stable, relativement confortablement, que la part de marché de N9uf-Cegetel baisse gentiment régulièrement depuis maintenant un an et demi, et que France Telecom et nous, montons en ayant un coût de recrutement bas. Donc si vous voulez, globalement si pour un coût de recrutement équivalent, on progresse en terme de part de marché, on progresse en nombre d’abonnés… les deux opérateurs qui sont dans ce cadre sont les opérateurs que l’on peut estimer gagnants.
Et encore une fois, si vous voulez comprendre pourquoi on monte… C’est évident : Quand j’allume mon poste de TV, qu’est-ce que je vois ? Je vois un mec qui s’appelle ’n’importequi’ avec ’box’ au bout, et à 29.90. Super, Super ! Qu’est-ce qu’ont fait la totalité de nos compétiteurs ? Ils nous font tous les jours de la publicité. C’est à dire que ils ont copié, typiquement l’offre à 100%, eh bien posez la question à vos proches, est-ce que les gens préfèrent l’originale ou la copie, surtout si l’originale est moins chère ? […] Si vous voulez, ça c’est un plaisir quotidien. Quand je vois les spots à la télé, quand je vois les affiches de nos compétiteurs, je me dit ’C’est trop fort !’. Je vois un opérateur il nous a même volé une phrase, c’est ’Tout compris’. Je me dit mais… mais ils le font exprès ! Ils nous donnent de l’argent !
Et vous regarderez les budgets publicitaires, à l’exception de France Telecom, ils montent régulièrement pour recruter toujours moins d’abonnés. Qu’ils continuent comme ça, je sais pas comment les remercier. »
Ces extraits sont des retranscriptions exactes des propos tenus à l’oral par Xavier Niel. Le contexte, l’intonation et la gestuelle n’étant pas transmise par le texte, il peut subsister quelques erreurs de français ou formulations maladroites qui peuvent surprendre à la lecture.