C’est jeudi dernier qu’a été signée la convention de délégation de service public (DSP) pour la construction et l’exploitation du réseau métropolitain fibre optique à très haut débit. Le groupement de 3 entreprises (Vinci Networks, Marais Contracting Services et Axia France) a été choisi pour une durée de 20 ans (durée de la concession).
Pourquoi un tel projet et que va-t-il apporter aux habitants de l’agglomération ?
Tout d’abord rappelons qu’une DSP est une entreprise privée avec une mission de service public. Le coût des investissements sur la durée de la concession est estimé à 12 millions d’euros, Clermont Communauté alloue une subvention de 5,176 millions d’euros. Les frais de fonctionnement seront supportés par la société Clermont Communauté Networks, la communauté d’agglomération ne participera pas à ces frais.
Lors du point presse pour la signature, Serge Godard (président de Clermont Communauté) a souligné que l’affaire n’était pas facile mais aujourd’hui le travail des ingénieurs et techniciens chargés du projet est récompensé. « C’est un projet exemplaire, c’est l’instauration d’une solidarité territoriale et sociale au niveau des télécommunications à haut débit« . Pour pouvoir attirer des opérateurs nationaux, des prix très compétitifs ont été demandés, Clermont Communauté a choisi de se doter d’une infrastructure neutre et ouverte à la concurrence de façon transparente. Serge Godard a remercié ses équipes, ainsi que les entreprises choisies.
Les enjeux de ce projet, et donc les missions de la DSP, seront multiples :
- interconnexion des bâtiments publics (mairies, bibliothèques, établissements scolaires) pour mettre en oeuvre l’e-administration, l’e-santé et l’e-information.
- développement du reseau de la recherche en interconnectant les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, ainsi que les établissements de santé (CHU, futur hôpital d’Estaing, …).
- développement économique en desservant toutes les zones d’activités économique communautaires, et permettre aux entreprises de devenir plus compétitives (38 zones industrielles traversées, près de 220 établissements raccordables).
- et bien entendu, ouverture du réseau aux opérateurs télécom pour une ouverture de l’offre ADSL aux communes de l’agglomération « pour bénéficier de la même offre qu’en plein centre ville » (S. Godard).
Clermont Communauté Networks aura donc la charge de construire le réseau : 150 km. Jean-Louis Souche (Marais Contracting Services) indique la création de deux boucles fermées (1 au Nord, 1 au Sud) de 144 fibres. C’est un nombre important au départ, mais il est prévu de multiplier par 5 d’ici la fin de la concession. Doit-on s’attendre à une révolution numérique ? De plus, la DSP va implanter un centre d’interconnexion à Clermont-Ferrand et la capitale arverne sera sur les plaques d’interconnexion internationales. Il y aura des liaisons directes entre Paris et Lyon.
Serge Godard a indiqué que les travaux de l’agglomération ont été d’ores et déjà mis à profit pour l’installation de la fibre du réseau métropolitain. Des fourreaux (concrêtement : tubes PVC vides pour mettre les câbles et les fibres) sont disponibles tout le long du tracé du tramway. L’objectif de Marais est de réaliser les travaux en 1 an avec un début en octobre 2006. Par contre, la DSP n’attendra pas la fin de la construction pour ouvrir le réseau aux opérateurs : en effet, la mise à disposition de la fibre sera progressive, et on devrait même avoir de nouvelles zones accessibles (NRA fibrés) aux opérateurs d’ici la fin de l’année 2006.
Enfin, pour l’avenir, comme il est prévu de multiplier par 5 le nombre de fibre optique, il a été sous-entendu qu’il y aurait du FTTH pour les clermontois avant la fin de la concession.
Sources : communiqué de presse Clermont Communauté et point-presse du 6 juillet 2006.