Nous vous avions parlé, lors de l’ouverture de l’édition, de l’expérimentation
de haut-débit par satellite et par WiFi dans quelques communes de la région des Combrailles.
En novembre 2005, c’était le lancement de cette opération.
Aujourd’hui, après une période d’essai de 6 mois, voici le reportage, réalisé dans la commune de Bromont-Lamothe, qui revient sur cet accès à Internet, un peu hors du commun face à l’ADSL d’aujourd’hui.
Les grandes lignes du projet
Au début du projet, une dizaine de communes étaient prévues. Les réflexions ont été menées tout en regardant ce que l’opérateur historique allait faire. En effet, là où l’ADSL arrivait et où il n’y avait que trop peu de personnes intéressées, les investissements liés au projet n’étaient plus justifiés. Au final, quatre communes où l’adsl n’était pas planifié ont participé à cette expérimentation : il s’agit de Bromont-Lamothe, St Hilaire près Pionsat, St Jacques d’Ambur et Montel de Gelat. A noter que chaque commune possède le type d’équipement présenté ci-après.
Le Syndicat Mixte d’Aménagement de Développement des Combrailles (SMADC) a proposé une vraie solution alternative pour des « non-ADSL ». Un appel d’offre a été lancé, et une société, Orcalys, a été choisie comme « FAI ». Elle a en effet réalisé l’installation des matériels et gère les contrats des clients, comme n’importe quel fournisseur d’accès classique. L’installation a été co-financée par par chaque commune (ou collectivité)
partenaire, des crédits d’Etat et des crédits européens.
Les tarifs se veulent également très compétitifs : 24,90 € par mois pour du 512k et 27,90 € pour du 1M. Les frais d’installation (200 €) ont été pris en charge par le SMAD pendant la période d’essai. Aujourd’hui, cette période est terminée, le syndicat recherche une solution pour obtenir du prestataire une offre permettant de réduire au maximum les coûts liés aux frais d’installations.
Comment ça marche ?
Une parabole reçoit et émet les signaux vers un satellite. La communication est donc bi-directionnelle. C’est à noter car dans la plupart des accès satellitaires commercialisés pour le grand public, la voie montante est un accès classique (ligne téléphonique en RTC ou en RNIS).
La parabole est reliée dans un local technique où se trouve un serveur (nous y reviendrons plus bas) et le matériel actif.
De ce local technique partent les câbles en direction d’un point d’émission en hauteur : le clocher de l’église. C’est en effet le point le plus haut de la commune sur lequel ont été fixées les bornes WiFi.
D’un autre côté, la topologie du terrain se prête bien à ce type de technologie : il n’y a pas de montagnes ou de forêts entre le bourg (où il y a le point d’émission/réception) et ce que l’on appelle les « villages » (regroupements d’habitations éloignés du bourg mais appartenant à la commune).
Toutefois, et au besoin, des points relais ont été installés qui permettent d’étendre la couverture du réseau. Il s’agit simplement d’un couple : une antenne comme celle installée chez un client et une borne comme sur le clocher. Mais pour ces relais, point de pylône comme ceux des opérateurs mobiles, l’installation est fixée sur des habitations (dont les propriétaires ont donné bien-entendu leur accord).
Du côté du client, on peut trouver une antenne wifi fixée sur l’habitation et orientée vers l’émetteur/récepteur. Mais on peut également trouver la bonne vieille antenne rateau qui récupère tout à fait bien le signal elle-aussi. Ce n’est pas du Wifi ouvert : on ne peut pas surfer en plein champ avec son ordinateur portable.
Enfin, pour la connexion au réseau, on retrouve un modem. Modem qui permet d’établir la liaison en réseau local, les comptes clients sont gérés localement et c’est le serveur, installé dans le local technique, qui authentifie l’abonné, lui attribue une adresse IP (privée) et fait office de routeur vers l’accès satellitaire.
Les connexions se font en effet sur un réseau local, et le PC ne peut pas être joint depuis l’internet. Gênant en effet pour celui qui voudrait monter un serveur Web, FTP ou tout autre type de service. Mais, rappelons-le ici, l’accès satellitaire, bien qu’avec des débits pouvant être élevés, a des temps de latence longs. Si plusieurs clients ouvraient ainsi leur ordinateur, l’accès serait vite saturé et inutilisable. Dès le départ, le choix a été fait de livrer une solution d’accès à Internet, et non pas de services internet.
Des tests de débits ont été effectués au cours de ce reportage, au moment des essais, le débit de 512k vendu était bien supérieur. Ce qui pour du surf est largement suffisant. Des vidéos en streaming sont tout à fait regardables. Par contre, par cette solution il n’y aura pas de services de télévision, ni de services téléphoniques (bien que le FAI propose des options téléphoniques, mais sur le RTC classique).
L’avantage d’un serveur local permettrait également d’avoir un intranet communal, mais cette fonctionnalité n’a pas été développée. Le serveur permet de contrôler les pannes et autres coupures de réseau ; par un autre lien (rtc ou rnis) la société peut se connecter sur le serveur et opérer à distance.
Et aujourd’hui ?
Cette solution rencontre un vif succès, dans le hameau de Laundines sur 18 foyers, 9 sont clients, et au total une quarantaine de clients sur la seule commune de Bromont. D’ailleurs le système est victime de son succès : le satellite, par moment (le soir essentiellement), ne suit plus. L’étude d’une migration vers une solution plus stable et de meilleure qualité est en cours : à priori, mise en place d’une ligne filaire (connexion dédiée) pour la collecte.
Comme cela a été dit plus haut, une offre permettant de réduire les frais d’installation pour les futurs abonnés est en cours de réflexion.
L’opérateur historique prévoie d’équiper tous les centraux téléphoniques du département par des Dslams, pour l’adsl donc, d’ici fin 2006. Même s’ils sont dans les temps, 100% des habitants ne seront couverts par l’adsl. Et même ceux qui seraient éligibles ne quittent pas cette solution, c’est le constat que le prestataire a fait puisque ces cas sont déjà arrivés ailleurs en France. Sauf catastrophe, ce couplage de technologie pour l’accès à Internet haut-débit devrait perdurer.
Merci à M. Noël Monzat pour son accueil sympatique,
et à M. Grégory Morel, du SMADC, pour toutes ses informations.