Ce qui s’est passé Lundi lors du Conseil d’Administration qui a évincé ni plus ni moins la proposition de reprise émise par NJJ, filiale d’Avenir Développement la Holding de Xavier Niel, annonce probablement la perte du quotidien à plus ou moins court terme.
En effet, si le vote par procuration de Stéphane Tapie a été écarté en raison des dispositions statutaires de la société, Jean-Christophe SERFATI, à sa direction générale a cru opportun d’écarter dans le même temps, le droit de véto opposé par les deux administrateurs d’Avenir Développement, en mettant en avant une partie du dispositif ayant restauré ce même droit de véto au bénéfice de Xavier Niel, par la cour d’Appel d’Aix en Provence dans le courant du mois d’avril dernier.
Jean-Christophe Serfati, proche de l’armateur CMA CGM et prête à tout pour le projet de son Champion soit le seul en lice, avait en effet invités les administrateurs d’Avenir Développement à s’abstenir ou voter en faveur de l’agrément à l’actionnaire en devenir et ainsi empêcher son entrée dans le capital social.
Ce à quoi, ces derniers ont refusé d’obéir.
« Se soumettre ou se démettre »
La réponse ne s’est pas faite attendre, et Jean-Noël Serfati a purement et simplement écarté les votes contre, au motif qu’ils s’inscrivaient dans un conflit d’intérêt manifeste pour Avenir Développement, candidate et détentrice d’un droit de véto, en se référant à l’Arrêt rendu par la Cour d’Appel d’Aix en Provence, dont la motivation est pourtant in fine plus que contraire.
En l’espèce, Jean-Noël Serfati a matérialisé le conflit d’intérêts lors de cette séance de Conseil d’Administration alors que l’Arrêt de la Cour d’Appel estimait que cela n’était pas encore le cas.
« Ce choix, contraire à la fois au droit et à la réalité des débats, s’assimile à un passage en force qui ne fait que redoubler nos craintes pour la suite. Nous le contestons donc formellement« , a indiqué NJJ par voie de communiqué, alors que de son côté, CMA CGM s’est réjoui de voir son projet enfin aboutir, dans pourtant de bien curieuses circonstances, qui sont loin de s’assimiler à un plébiscite.
Car du côté des 850 salariés du Quotidien, la situation n’est pas aussi tranchée qu’elle n’y paraît, et reste en suspens : « Nous attendons de voir ce que va faire NJJ car nous espérons toujours connaître les deux offres » a précisé Marie-Cécile Bérenger, pour la CFDT, attirant l’attention sur le fait qu » »une fois de plus, (on soit) toujours dans un processus où on évince une des deux offres, celle portée par un groupe de presse« .
En tout état de cause, il y a fort à parier que la situation ne passe par du côté de NJJ, et que l’ombre d’une nouvelle procédure judiciaire plane sur le dossier qui, de son côté risque de s’embourber lentement et sûrement pour aboutir, du fait de sa paralysie, à une liquidation du quotidien.