« Libra existera (…), c’est inéluctable, avec ou sans nous, que les États le souhaitent ou pas. La redouter ne l’empêchera pas d’arriver. La priorité est donc d’accompagner le changement, le rendre possible et accessible »
C’est l’argument phare de la tribune de Xavier Niel publiée ce matin dans le journal Les Echos.
Une tribune qui pourrait s’inscrire en véritable plaidoyer pour la cryptomonnaie de Facebook, mais qui s’inscrit au final et fondamentalement comme un acte de résistance à la défiance gouvernementale vis à vis du projet.
Un discours en marge des signes de défiance institutionnels.
Curieuse position à prime abord, en rupture avec toute position politico institutionnelle correcte, mais pas tant que ça au final pour celui qui s’est toujours inscrit en marge d’un système pour frayer en amont.
« Libra est simplement une proxi-monnaie, c’est-à-dire une monnaie qui repose sur des devises déjà existantes au prorata de leur usage dans le commerce mondial. Ce système est structurellement plus stable, une valeur refuge dans de nombreux pays en cas d’instabilité monétaire. C’est aussi une alternative à des projets non régulés ou politiquement motivés » exprime-t-il d’ailleurs, faisant fi des pseudos rumeurs liées à la sécurité du projet.
« La France doit être au coeur de cette révolution. La nier ou lui fermer la porte ne serait profitable à personne »
Une prise de position publique qui faisait cruellement défaut à Facebook.
Un pied de nez à la convocation de Mark Zuckerberg devant le Congrès américain, mais également l’invitation lancée auprès des différents acteurs du projet à s’expliquer sur différentes questions portant sur la stabilité financière, la non-concurrence, les risques de blanchiment d’argent, et la confidentialité des données.
Auditions qui font écho aux rumeurs de renonciation de Visa et Mastercard relayées par l’abandon de Paypal il y a de cela quelques jours.
Une tribune qui intervient après les vifs reproches de la part de Facebook vis à vis de ses partenaires, de ne pas s’exposer publiquement en faveur du projet.
Du côté de Xavier Niel, en tout état de cause, les choses sont désormais claires.
Source : Les Echos.