Pour la première fois, l’agence de recherche sur le cancer de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a admis un risque de cancer chez les utilisateurs de téléphones portables, provoqué par les fréquences émises par leur appareil.
Prudente mais lourde de sens, cette annonce signifie qu’il « peut y avoir un risque, et que nous devons donc surveiller de près le lien entre les téléphones portables et le risque de cancer », explique Jonathan Samet, président d’un groupe de travail désigné par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer, lié à l’OMS). « Les preuves, qui continuent à s’accumuler, sont assez fortes pour justifier » une telle décision, selon lui.
Les radiofréquences émises par les portables sont désormais classées dans la catégorie dite « 2B » des produits cancérogènes, aux côtés de la fibre de verre, le styrène et les vapeurs d’essence, notamment. « Le groupe de travail a fondé cette classification sur des études épidémiologiques montrant un risque accru de gliome, un type de cancer du cerveau associé avec l’usage du téléphone sans fil », détaille Jonathan Samet. Rappelons que le système de classification distingue les produits cancérogènes par quatre niveaux de sévérité, le niveau 1 étant le plus élevé.
Il convient désormais de mener des « recherches complémentaires sur l’utilisation intensive, sur le long terme, des téléphones portables », préconise Christopher Wild, directeur du CIRC. Néanmoins, dans l’attente de ces résultats, « il est important de prendre des mesures pragmatiques afin de réduire l’exposition » aux ondes des téléphones : il est ainsi recommandé d’utiliser des oreillettes ou kits mains libres, ainsi que de privilégier l’envoi de SMS à l’émission d’appels.
Source : Les Échos