L’ARCEP (Autorité de régulation des télécoms) veut agir contre les tests de débit aux résultats peu représentatifs, utilisés par les opérateurs télécoms dans leurs publicités.
Régulièrement utilisés par les consommateurs, mais peu pertinents : voilà en substance la critique qu’adresse Sébastien Soriano, le président de l’ARCEP, aux outils promettant de tester votre débit. Sur 01net, il estime que l’état actuel du marché des tests de débit n’est « pas satisfaisant, les consommateurs ne sont bien pas éclairés ». Pour lui, les résultats peuvent « les induire en erreur », faute de réelle pertinence.
« Aujourd’hui, il n’existe pas d’outil suffisamment robuste pour que nous puissions conclure à leur fiabilité », tranche-t-il. En effet, les méthodologies utilisées par les speedtests (nPerf, Speedtest et consorts) varient grandement d’un outil à l’autre. Emplacement et connectivité des serveurs de test, affichage du débit moyen ou maximum, multi ou mono-thread… quand ce n’est pas tout simplement un test de débit hébergé directement chez Netflix (Fast.com), avec les biais que cela implique entre les opérateurs ayant, ou non, une interconnexion avec le géant de la SVOD.
Un guide des bonnes pratiques, et des mesures intégrées aux box
Le régulateur entend tout d’abord réguler la communication des opérateurs qui s’appuient sur les résultats de tests de débit pour vanter la qualité de leur réseau. Tant et si bien qu’en s’appuyant sur des outils différents et en choisissant un type de mesure spécifique, chaque opérateur est en mesure de s’autoproclamer « N°1 ».
La solution : une harmonisation des critères de mesure. Les éditeurs d’outils de tests de débit seront amenés à respecter un « code de conduite » à définir. La participation à ce programme se ferait sur une base volontaire, sans qu’il soit question de créer un « label » distinguant les bons élèves des mauvais.
Versant volontiers dans l’autocritique, l’ARCEP annonce également qu’elle ne mènera plus ses propres tests de qualité de l’Internet fixe. « Nos tests manquaient de représentativité sur le territoire et ils se déroulaient en environnement contraint ce qui permettait aux opérateurs d’optimiser leurs accès », reconnaît Sébastien Soriano. À l’avenir, le crowdsourcing sera privilégié. Les opérateurs devraient être mis à contribution, en intégrant par exemple des API dans leurs box afin de faire remonter des résultats grandeur nature à l’ARCEP.
Source : 01net