Le CSA a fait connaître sa « vive préoccupation » concernant la situation à I-Télé, entre grève et malaise social.
En grève quasi-totale depuis le début de la semaine, la chaîne d’information en continu du groupe Canal+ s’enlise dans la crise. Les journalistes pointent du doigt l’arrivée au forceps de l’animateur Jean-Marc Morandini à l’antenne, malgré sa mise en examen pour corruption de mineurs et corruption de mineurs aggravée.
Dans une lettre ouverte, restée lettre morte, la Société des Journalistes d’I-Télé demandait à Morandini de bien vouloir renoncer à son arrivée sur l’antenne. Notamment pour ne pas « entacher » l’image de la chaîne. Mais, imposé par Vincent Bolloré, le présentateur a fait son arrivée lundi comme prévu. Les dirigeants ont même proposé aux journalistes d’exercer leur « clause de conscience » pour quitter la chaîne avec indemnités, s’ils le souhaitaient.
La « pérennité de la chaîne » en danger
La situation préoccupe le CSA, puisqu’à l’exception du programme Morandini Live, l’antenne est presque intégralement constituée de rediffusions depuis lundi. Contre vents et marées, l’émission polémique est maintenue à l’antenne, faisant fi des conséquences. Au cours de la semaine, la plupart des annonceurs publicitaires se sont retirés de la case horaire, ne souhaitant pas être associés à l’image de Morandini. Les encarts publicitaires étaient, dernièrement, comblés par des auto-promos et des virgules produites par la chaîne.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel lui-même s’est ému du sort de la future Cnews, et annonce avoir rencontré les dirigeants de la chaîne dans un communiqué :
À sa demande, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a reçu les responsables du Groupe Canal+.
Il a manifesté sa vive préoccupation quant à la pérennité de la chaîne I-Télé, pour le développement de l’information en continu.
Le CSA a insisté sur la disproportion entre les enjeux liés à l’avenir de cette chaîne qui suppose un engagement au service d’un projet collectif clair et ceux propres à la situation individuelle d’une personnalité des médias.
Source : CSA