Le bouquet BeIN Sports fait l’objet d’une reprise illégale en Arabie saoudite. La chaîne qatarie y voit un possible piratage de nature politique…
En Arabie saoudite, une offre du nom de beoutQ permet, depuis quelques mois, d’accéder au bouquet BeIN Sports pour un prix modeste (une centaine d’euros par an). Plutôt attractive, celle-ci est pourtant réalisée sans l’accord de BeIN Sports, dont le signal a tout simplement été piraté pour atterrir sur ce bouquet…
Un piratage économique sur fond de tensions entre le Qatar et l’Arabie saoudite
À quelques semaines du coup d’envoi de la Coupe du Monde de football, l’enjeu est majeur pour la chaîne, qui a dépensé plus de 200 000 euros pour enquêter sur ce mystérieux bouquet. Il en ressort que l’opérateur récupère le signal illégitime par satellite, sur l’offre Arabsat. Cette dernière a pour principal actionnaire le royaume saoudien lui-même…
Officiellement, l’entreprise opérant le bouquet beoutQ est basé en Amérique du Sud (en Colombie et à Cuba). Mais BeIN Sports, elle-même principalement détenue par l’émirat du Qatar, y voit une possible action en sous-main du régime saoudien — ce que ce dernier dément. Il faut rappeler que le Qatar et l’Arabie saoudite connaissent une période de tensions diplomatiques majeures, sur fond de blocus économique et d’accusations de collusions avec le terrorisme.
Désarmée, BeIN Sports pourrait être condamnée à voir son signal piraté pendant toute la durée de la Coupe du Monde, et au-delà. Toutefois, si la responsabilité des Saoudiens était avérée, la FIFA pourrait monter elle-même au créneau et brandir des sanctions.
via Les Échos