Quelques jours seulement après la présentation de son nouveau plan stratégique sur lequel l’opérateur historique compte pour se refaire une petite santé financière, Orange s’est engagé dans une refonte complète de son organisation.
Celle-ci devrait être évoquée lors du prochain comité social et économique de la marque, avec, au coeur du projet, un plan social qui intéresserait ni plus ni moins 700 salariés d’Orange Business, son département B2B, sur les 5 700 que compte ce service.
Christel Heydemann n’a jamais caché sa volonté de restructurer le Groupe depuis son arrivée, succédant à Stéphane Richard qui avait su faire oublier les difficultés rencontrées auparavant en termes d’emploi et la nécessité de mettre en place « un plan d’action résolu », qui serait mis en place le plus rapidement possible.
Techniquement, ce plan de départ serait négocié dans le cadre d’une rupture conventionnelle, c’est à dire sur la base d’un départ négociés avec les salariés concernés ; plan qui doit obligatoirement recueillir préalablement l’assentiment des instances représentatives du personnel et des syndicats.
A défaut d’accord, un plan de départs volontaires serait organisé : « Orange Business souhaite s’appuyer sur le dialogue social de qualité qui caractérise le groupe », explique l’opérateur société, dans un article publié par Le Monde, « de fait, il réserve aux partenaires sociaux et aux collaborateurs le détail des modalités qui seraient proposées ».
A l’origine de cette mauvaise nouvelles, la mutation de l’entreprise qui a perdu une majeure partie de son chiffre d’affaires en 2022, après la crise sanitaire et la mise en place de nouvelles habitudes de communication, qui ont favorisé Zoom ou bien encore Teams, en lieu et place des communications traditionnelles qui étaient le fer de lance de la branche B2B.
Pour Christel Heydemann, la division doit « être, encore plus qu’actuellement, un intégrateur réseau et numérique » et reposer « sur la culture digitale des sociétés acquises ces dernières années ».
Or, 1 produit sur 2 commercialisé par Orange Business doit tomber en désuétude dès cette année, ce qui ne permet pas d’atteindre la croissance sur le long terme et la transformation pérennes attendues par l’opérateur.
En d’autres termes, Orange se trouve plus ou moins placé dans une situation que l’opérateur a déjà bien connue lorsqu’elle a engagé sa transition numérique et se sert d’une base jurisprudentielle qu’il a lui-même initié il y a de nombreuses années avec l’Arrêt Pages Jaunes, qui est venu consacrer le principe du licenciement en prévention des difficultés économiques.