C’est désormais une tradition, l’ARCEP publie chaque année son baromètre relatif à la transition vers le protocole IPv6. Et cette année, il n’engendre pas forcément de bons résultats, du moins aux yeux du gendarme des télécoms, d’autant que ce dernier n’a eu de cesse d’alerter les opérateurs sur l’épuisement des adresses IPv4.
Et à juste raison, puisque d’ici quelques semaines, le stock d’adresses IPv4 sera tari rappelle l’Autorité et qu’une transition vers l’IPv6 sur la 4G fixe comme un déploiement idoine sur l’intégralité des offres mobiles est vivement réclamé depuis de nombreux mois.
SFR et BOUYGUES au ban des opérateurs.
SFR et Bouygues sont particulièrement pointés du doigt. Alors que 100% de leurs clients présentent toutes les qualités requises pour basculer vers ce protocole en ADSL, les résultats sont moins probants en FttH voire carrément nuls sur le câble et c’est ce qui est particulièrement reproché à SFR, dont le nombre d’abonnés en IPv6 est comptabilisé à environ …. 7% pour le fixe.
Deuxième point noir : le défaut d’activation automatique pour les usagers qui sont peu tentés de procéder à la manipulation via leurs paramètres, ce qui contribue à ces mauvais résultats.
Quant au mobile, les résultats ne sont guère plus glorieux et« le déploiement planifié reste [ … ] insuffisant en termes d’objectif et de rythme » précise.
Pour Bouygues Telecom, la situation est différente, mais guère plus glorieuse son taux d’activation sur le fixe par défaut étant certes beaucoup plus élevé (20%) mais sa compatibilité estimée au plus bas et ce malgré des prévisions assez ambitieuses pour 2022 .
Nette amélioration cependant sur le mobile avec 79 % de clients Android activés.
Orange en demi-teinte.
Du côté de l’opérateur historique, les choses sont différentes, puisque l’on relève un taux d’activation de 65 % avec un objectif clairement visé de 85 % a minima d’ici 2022, ce qui n’est pas suffisant semble penser l’ARCEP.
Le vent souffle également du côté des hébergeurs, puisque seulement 15,5 % des sites web en .fr, .re, .pm, .yt, .tf et .wf , bénéficient d’un adressage IPv 6.
Free arrache la pole position.
Et l’on peut dire que l’opérateur de Xavier Niel s’en sort assez bien puisqu’il affiche un taux d’activation de l’ordre de 80% et vise les 100% d’ici la fin du premier semestre de l’année 2022.
Le résultat d’un accent particulier mis par Free sur cette transition, notamment au moyen de deux procédures, que nous avions relevées dans le courant des mois de mars et octobre derniers :
- la mise à jour de bon nombre de ses équipements réseau en les faisant migrer d’un protocole IPv4 vers une nouvelle adresse IP en IPv6 natif tout en poursuivant ses déploiements en IPv6 sur la totalité de son réseau fixe ;
- la mise à jour d’un firmware au mois de mars 2019, qui ne permet depuis lors plus à l’abonné de considérer la fonction IPv6 comme facultative.
Un dispositif combiné qui lui permet d’arriver en tête du tableau malgré un bilan mitigé soulevé par l’ARCEP.