Lors de l’audience de plaidoirie qui s’est tenue vendredi devant le Tribunal de Washington, le ministère de la Justice des États-Unis a confronté Alphabet, la société mère de Google, concernant les allégations selon lesquelles elle aurait illégalement mis en place une nouvelle unité de recherche dans le but de dominer le marché de la publicité en ligne. Cette affaire, selon le gouvernement, pourrait façonner l’avenir d’Internet.
Le juge de district Amit Mehta à Washington a posé des questions fondamentales aux parties en présence, émettant l’hypothèse que des plateformes concurrentes telles que TikTok de ByteDance et les réseaux sociaux Facebook et Instagram de Meta pourraient être des alternatives compétitives pour les annonceurs à la publicité de recherche.
Le magistrat a souligné de son côté que le fait que d’autres plateformes puissent se substituer pour les annonceurs était majeur dans cette affaire.
Il a été dans le même temps demandait à Google, si le moteur de recherche ajustait ses prix en fonction de ceux de ses concurrents. Étant donné que les revenus publicitaires constituent environ les trois quarts des revenus de Google, cette question revêt une grande importance.
Google face aux accusations de monopole
L’avocat du gouvernement américain, David Dahlquist, a soutenu que les revenus publicitaires sont le moteur du pouvoir de monopole de Google. Il a souligné que Google, en tant que société monopolistique, pouvait se permettre d’aggraver la qualité de ses produits tout en augmentant ses profits.
En réponse, l’avocat de Google, John Schmidtlein, a affirmé que la part de Google dans les revenus de la publicité numérique aux États-Unis diminuait régulièrement. Il a également mis en avant la puissance publicitaire de concurrents tels que TikTok de ByteDance, Facebook et Instagram de Meta, ainsi qu’Amazon.
Schmidtlein a soutenu que Google était « contraint » par la concurrence des autres plateformes, ce qui le poussait à innover continuellement ses produits publicitaires de recherche. Il a contesté l’accusation selon laquelle Google se comportait en monopole en faisant valoir que l’entreprise avait des incitations à améliorer ses produits plutôt qu’à simplement augmenter les prix.
Le ministère de la Justice a accusé Google d’abus de pouvoir monopolistique, affirmant que le géant des moteurs de recherche avait illégalement manipulé le marché pour accroître ses profits.
Poids des preuves et pratiques de conservation : Google devant le tribunal
Des témoins, y compris des représentants de Verizon, du fabricant de smartphones Android Samsung Electronics et même Google lui-même, ont attesté des paiements considérables effectués par l’entreprise pour maintenir sa position dominante sur les smartphones et les navigateurs.
Le juge Mehta devrait examiner l’accusation selon laquelle Google aurait intentionnellement détruit des documents internes pertinents pour l’affaire. Le gouvernement demande au tribunal de présumer que Google a supprimé des éléments défavorables à l’entreprise, ce que Google conteste en affirmant que ses pratiques de conservation des données sont raisonnables.
Il n’est pas attendu que le tribunal rende une décision orale à la fin des plaidoiries. Cette affaire, initiée sous l’administration précédente de Donald Trump, est l’une des cinq poursuites intentées pour limiter le pouvoir de marché des grandes entreprises technologiques, dont Meta, Amazon.com et Apple Inc.