On parle beaucoup de Canal+ ces derniers jours : la chaîne à péage, en perte de vitesse depuis des années, doit faire d’importants choix stratégiques pour se renouveler.
Durement touché par l’interdiction de l’accord qu’il prévoyait de mettre sur pied avec beIN Sports, qu’il considérait comme essentiel à la survie du groupe, Vincent Bolloré va devoir trouver d’autres solutions pour sauver Canal.
Quitte à toucher à ce qui fait la spécificité de la chaîne, comme ses plages en clair. Bolloré l’annonce tout net : « le clair représentera une à deux heures par jour maximum » dans les prochains mois, contre six à sept actuellement. Avec cette réduction drastique de l’offre gratuite, il entend cesser de produire des émissions coûteuses pour un retour sur investissement publicitaire finalement minime : le clair « ne représente que 60 millions d’euros de recettes publicitaires par an sur 1,5 milliard de revenus générés par les abonnements », souligne-t-il. Le déficit d’audience des formats phares comme le Grand Journal et le départ de nombreux animateurs en cette fin de saison (dont Yann Barthes, qui quitte le Petit Journal qu’il avait créé pour présenter une quotidienne sur TMC) n’est donc pas perçu comme un drame.
À terme, c’est D8 (future « C8 ») qui fera office de vitrine en clair pour l’ensemble du groupe Canal+. Certains formats pourraient y migrer, à l’instar de « Salut les Terriens », l’émission de Thierry Ardisson, qui passera sur D8 dès la rentrée après 10 ans à l’antenne de Canal+.
Source : Le Monde