Jusque là discret sur le sujet, Free a’est enfin exprimé sur la possibilité d’un accord de diffusion avec le groupe TF1. L’opérateur se veut « pessimiste ».
Jeudi, les négociations entre TF1 et Orange ont tourné au fiasco. L’accord de diffusion liant les deux sociétés ayant expiré sans qu’un nouveau compromis ne soit trouvé, TF1 a coupé l’accès au replay MyTF1 sur les bouquets de l’opérateur. Il lui a également demandé de couper l’accès à ses chaînes gratuites (TF1, TMC, TFX, TF1 Séries Films, et LCI), ce qu’Orange n’a pas encore accepté de faire. L’affaire pourrait se poursuivre en justice.
Pendant ce temps, quid de Free, dont les accords de diffusion avec TF1 arrivent bientôt à échéance ? Habitué à la discrétion, Maxime Lombardini, DG du groupe Iliad (maison-mère de Free) s’est épanché en quelques mots dans les colonnes du Figaro. « Les demandes de TF1 sont extravagantes ! Les discussions sont au point mort. Je suis pessimiste sur la suite », a-t-il déclaré sans détours.
Ex-cadre de TPS et TF1, chez qui il a passé une bonne partie de sa carrière avant de rejoindre Iliad en 2007, Maxime Lombardini n’a pas l’habitude d’épargner son ex-employeur. En mai 2017, il n’hésitait pas à qualifier les demandes de rémunération de TF1 de « démarche un peu désespérée ». Son comparse Xavier Niel, directeur de la stratégie et actionnaire majoritaire d’Iliad, rappelait qu’il était préférable, pour les abonnés, de « brancher l’antenne TNT » plutôt que de voir leur abonnement augmenter d’1 ou 2 euros par mois pour continuer à recevoir TF1.
Orange, Free et Canal+ vent debout contre TF1
Après avoir conclu un accord juteux avec SFR — et de manière plus anecdotique avec Bouygues Telecom, sa société-sœur du groupe Bouygues — TF1 se retrouve dans une impasse. Les trois principaux distributeurs restants, Orange, Free et Canal+, refusent en bloc de débourser les sommes demandées : on parle de 20 millions d’euros par an pour Free, et près de 25 millions pour Orange. Bien sûr, TF1 refuse tout rabais, au risque de s’attirer les foudres de SFR, qui avait accepté de signer au prix fort…
Alors que ses principaux revenus proviennent toujours de ses recettes publicitaires, le groupe de télévision ne peut pas se payer le luxe de se passer de l’audience cumulée représentée par les bouquets d’Orange, Free et Canal+. Les diffuseurs sont désormais en position de force… à condition de rester unis. Mais ce petit jeu, rien n’est moins sûr.
Source : Le Figaro