Particularité de la Freebox Delta, son enceinte connectée propose non pas un, mais deux assistants vocaux : d’un côté le bien connu Amazon Alexa, de l’autre un assistant conçu par l’opérateur en interne, baptisé « OK Freebox ».
C’est un pari pour le moins original que fait Free en intégrant deux assistants à la fois dans un seul produit. Dans cette situation, chacun des assistants répondra de sa propre façon à un ordre donné, avec sa propre voix et sa propre icône à l’écran…
Avantage de ce système, les deux assistants peuvent être activés ou désactivés, indépendamment l’un de l’autre. Par défaut, l’assistant Freebox est activé sur Freebox Delta, mais peut être désactivé suite à un tour dans le menu des Paramètres > Assistants vocaux sur l’interface TV. De son côté, Alexa est désactivé par défaut. Le service d’Amazon vous sera proposé lors de la première initialisation de la box, ou à tout moment dans les paramètres. Si vous choisissez de l’utiliser, il vous faudra obligatoirement vous identifier avec un compte Amazon.
Rappelons qu’il existe également un switch au sommet de la box, permettant de couper physiquement le circuit des micros, si vous ne souhaitez pas être écouté par votre box — pour seulement un instant ou pour la vie, c’est vous qui choisissez !
OK Freebox, surprenant d’efficacité
On le confesse : avant de mettre la main sur la Freebox Delta, on ne savait pas bien quoi penser de l’assistant Freebox, conçu en interne par les équipes de Free. Les précédentes expériences en la matière ne se sont pas toujours révélées très convaincantes — on a une pensée toute spécifique pour Djingo, l’assistant d’Orange.
Mais « OK Freebox » nous a agréablement surpris. Sa compréhension, même de loin est dans un environnement bruyant, est excellente. Fourni sans aide, il répond à la plupart des commandes que vous pourriez être tentés de lui envoyer spontanément concernant la télévision, les applications, le système de sécurité, etc.
- Télévision : « OK Freebox, mets Paris Première »
- Radio : « OK Freebox, mets Radio Meuh »
- Écran : « OK Freebox, allume/éteins la télé »
- Volume : « OK Freebox, monte/baisse le volume »
- VOD, SVOD, app… : « OK Freebox, lance MyTF1 »
- Recherche universelle : « OK Freebox, cherche Fast & Furious »
- Sécurité : « OK Freebox, active/désactive l’alarme »
- Bluetooth : « OK Freebox, ouvre l’appairage Bluetooth »…
Grâce à l’inclusion du protocole HDMI-CEC, l’assistant allumera automatiquement votre télévision si vous lui demandez de mettre une chaîne de télévision, et on s’est surpris à l’utiliser naturellement comme moyen de lancer la TV ou une radio après quelques jours. De même pour modifier le volume ou éteindre la télévision, de manière plus rapide et instinctive que d’avoir à chercher la télécommande parfois à l’autre bout de la pièce… il en résulte un certain changement des usages, puisqu’on n’hésite plus à lancer une chaîne planquée au fin fond de la zapliste Freebox TV, ou à utiliser l’enceinte pour écouter du contenu sans écran ni télécommande.
Le système connaît évidemment ses limites. L’assistant Freebox sera, par exemple, incapable de lancer une musique donnée sur Spotify. En effet, la Freebox Delta n’intègre que Spotify Connect, qui nécessite d’utiliser l’app Spotify sur un smartphone ou un ordinateur en guise de télécommande.
De même, OK Freebox n’est pas très performant lorsqu’on dépasse le simple cadre de la « télécommande vocale pour Freebox » : n’espérez pas établir des conversations amusantes avec lui comme avec Siri, à l’exception de quelques easter eggs bien cachés. Enfin, s’il est capable de vous donner la météo, la géolocalisation par défaut s’avère totalement à côté de la plaque dans notre cas — en pleine petite couronne parisienne, il s’appuie sur les données de Voigny, une commune à près de 100 km de là…
Alexa, tout passe par les « skills »
Le service d’Amazon, qui jouit d’une belle réputation outre-Atlantique, montre encore ses limites et ses restrictions en version française. L’assistant souffre d’abord de vrais problèmes de compréhension. Là où l’assistant Freebox n’avait aucun mal à comprendre le nom de communes, chaînes de télévision, émissions, etc. même prononcés rapidement ou avec un accent approximatif, Alexa répondra très souvent à côté de la plaque, forçant à s’y reprendre à plusieurs fois, voire à renoncer.
À l’opposé, l’assistant se déclenchera souvent sans que vous ne l’ayez demandé, le mot-clé « Alexa » étant souvent détecté à tort en pleine conversation ou même lors du visionnage d’un film (« arrête ça », « avec ça »…). Très vite agaçant.
On regrettera que la version d’Alexa proposée sur Freebox soit encore amputée de certaines de ses fonctionnalités. Les appels ou « drop-in » ne sont pas disponibles, pas plus que l’envoi d’e-mails… ou le lancement d’une musique sur Spotify (l’implémentation fournie sur Freebox Delta, Spotify Connect, nécessitant l’utilisation d’une app Spotify sur ordinateurs ou smartphones). Parmi les services préintégrés à Alexa figurent le minuteur, la météo, Amazon Music pour la musique, ou Tunein pour la radio et les podcasts.
Il faudra donc passer par le système de « skills » pour améliorer les capacités d’Amazon Alexa. Et c’est réellement le point fort de l’assistant. Que ce soit pour écouter des radios ou podcasts (RTL, NRJ, Radio France, Binge Audio), jouer avec Akinator, ou même commander un Uber, ces petits modules conçus par les éditeurs diversifient le champ des possibles avec Alexa.
Les skills doivent être activés individuellement au préalable pour pouvoir être utilisés. Soit via le catalogue de skills disponible sur le web ou l’app mobile Alexa, soit en le lui demandant directement. Dans certains cas, Alexa reconnaîtra qu’une requête nécessite l’installation d’un skill et vous le proposera spontanément (« Alexa, commande un Uber »). Si vous manquez d’inspiration, vous pouvez simplement demander à Alexa de vous recommander des skills.
C’est par le biais d’un skill qu’Alexa est capable de communiquer directement avec la Freebox. Ainsi, Alexa est capable de comprendre un certain nombre d’ordres que vous auriez pu donner à OK Freebox, et de les « passer » à la Freebox. Changement de chaîne, de volume, etc. Ce skill peut être désactivé sur l’interface TV, dans les paramètres des assistants vocaux.
Signalons enfin la possibilité de créer des routines. Celles-ci vous permettent de programmer une série d’événements qui se déclencheront lors de certains événéments (heure, date…) ou via un mot-clé. Vous pouvez par exemple créer une routine « Alexa, c’est la fête » qui réglera vos ampoules Philips Hue sur une couleur vive de votre choix pendant que joue en fond sonore votre morceau préféré de Patrick Sébastien ou Vincent Lagaf… ou, exemple plus utile, créer une routine matinale qui vous lira la météo, vos événements du jour, ainsi que votre flash personnalisé (dont vous pouvez personnaliser à loisir le contenu en installant des skills).
Les routines sont, toutefois, elles aussi soumises aux limitations déjà évoquées : il est possible de programmer une musique sur Spotify, mais cela ne fonctionnera pas. En outre, il faudra obligatoirement passer par l’app mobile Amazon Alexa pour iOS ou Android pour les créer ou les modifier, Amazon ne proposant pas de le faire via son interface web… ni même à la voix. Vous avez dit absurde ?
Mise à jour : cette section décrivait initialement une situation où les « skills » Alexa étaient inaccessibles sur Freebox, amputant l’assistant d’une majeure partie de ses possibilités. Si vous rencontrez un problème similaire, voici comment le résoudre.
Freebox Delta, le grand test
• Déballage et initialisation, de bonnes en mauvaises surprises
• Un Player qui ne trouve pas sa place…
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• Coup de jeune pour l’interface TV
• Le son Devialet, clinquant et peu maîtrisé
• OK Freebox et Alexa, que valent-ils ?
• Pack Sécurité, le nouveau cheval de Troie de Free
• Bilan : à qui cette box est-elle destinée ?
• Annexe